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Un homme armé abattu à Ajaccio : profil de l'assaillant, circonstances, enquête... Ce que l’on sait

Un homme de 26 ans, armé d’un couteau et menaçant des passants, a été mortellement touché par des tirs de la police ce samedi 20 décembre à la mi-journée dans le centre d’Ajaccio. Le procureur de la République écarte à ce stade la piste terroriste. Deux enquêtes judiciaires ont été ouvertes pour en savoir plus sur les circonstances de l’intervention.

Un homme armé d'un couteau a été abattu à Ajaccio, le 20 décembre 2025

Crédit : Maureen COFFLARD / AFP

Yasmine Boutaba & AFP

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Les faits se sont produits ce samedi 20 décembre peu avant midi, sur le cours Napoléon, artère très fréquentée du centre-ville d’Ajaccio. Un homme armé d’un couteau circulait à pied et menaçait des passants. Alertée, la police nationale est intervenue alors que le secteur était particulièrement animé, à l’approche des fêtes de Noël.

Selon le procureur de la République d’Ajaccio, Nicolas Septe, les policiers ont d’abord tenté de maîtriser l’individu à l’aide d’un pistolet à impulsion électrique, sans succès. Face à l’échec de cette tentative, l’un des policiers a fait usage de son arme de service à plusieurs reprises. L’homme a été mortellement touché et est décédé sur place.

Des vidéos diffusées sur les réseaux sociaux montrent l’homme avançant rapidement sur le cours Napoléon, tandis que des policiers le mettent en joue. On y entend distinctement des injonctions évoquant l’usage du taser.

Une tentative d'interception par un témoin

Plusieurs témoins ont relaté une scène de confrontation directe avec l'homme armé. Sur RTL, ce dernier a raconté avoir vu l’assaillant se diriger vers les passants malgré les sommations policières. Pris par l’urgence et la sidération, il a expliqué avoir saisi une chaise pour lui mettre "un grand coup", selon ses propos, quelques instants avant les tirs mortels de la police. 

À écouter

DOCUMENT RTL - Un passant qui a tenté d'intercepter l'assaillant d'Ajaccio témoigne

00:00:46

Un témoignage corroboré par celui d’Anthony Bezard, propriétaire d’une pâtisserie du cours Napoléon, entendu par l’AFP. "Je vois un monsieur avec un couteau qui me passe au-dessus de la tête (…) et en allant là-bas, il y a un monsieur qui l’a pris à coups de chaise. Il est tombé par terre et il s’est fait abattre", a-t-il déclaré.

Deux enquêtes ouvertes, l’IGPN saisie

Une enquête pour "homicide volontaire aggravé" a été ouverte à l’encontre du policier auteur des coups de feu, conformément à la procédure en cas d’usage de l’arme par les forces de l’ordre. Une seconde enquête pour "tentative d’homicide aggravé" vise l’assaillant. L’Inspection générale de la police nationale (IGPN) a été saisie.

Le parquet a écarté la piste terroriste. Présent sur les lieux, le procureur Nicolas Septe a affirmé pouvoir "écarter à ce stade un attentat terroriste", précisant que l’individu n’aurait proféré aucune menace de cette nature au cours des faits.

Une série d'altercations avant l’intervention policière

Selon les premiers éléments de l’enquête, l’homme, de nationalité sénégalaise et titulaire d’un visa étudiant, aurait entamé une déambulation à trottinette depuis la rocade avant de rejoindre le cours Napoléon. Il aurait eu une première altercation dans un bar, au cours de laquelle une personne aurait pu être blessée, avant d’être expulsé de l’établissement alors qu’il exhibait un couteau.

Une seconde altercation dans un autre bar du cours Napoléon a ensuite conduit à l’intervention de la police. L’homme aurait refusé d’obéir aux injonctions, jeté sa trottinette en direction des policiers, puis brandi son couteau en direction de l’un d’eux.

Le profil de l'assaillant, un homme déjà connu de la justice

Le parquet a indiqué que l’homme avait déjà été mis en cause en janvier 2025 en Seine-Saint-Denis pour des faits de menaces. Lors de cette précédente interpellation, il portait un couteau et avait résisté à son menottage. Sa garde à vue avait alors été jugée incompatible avec son état de santé, un médecin ayant préconisé une hospitalisation d’office.

Une autopsie doit être pratiquée afin de déterminer s’il se trouvait sous l’emprise de stupéfiants, d’alcool ou d’une autre substance au moment des faits.

Un commerçant du cours Napoléon, Anthony Bezard, a témoigné auprès de l’AFP avoir vu l’homme brandir son couteau à proximité immédiate de sa terrasse, avant d’être repoussé par des passants. Dans l’après-midi, de nombreux témoins présents sur le cours Napoléon ont applaudi les policiers après l’intervention.

Le maire d’Ajaccio, Stéphane Sbraggia, a évoqué un individu issu du quartier Sainte-Lucie où "nous avons d'ailleurs organisé une réunion avec la population (...) pour sensibiliser sur les questions d'errance et les questions d'individus qui, de par leur santé mentale, constituent un risque". Le ministre de l’Intérieur, Laurent Nuñez, a de son côté salué sur X la "réactivité" des forces de l’ordre et annoncé un renforcement des patrouilles.

Le procureur a ajouté que l’enquête devra permettre de mieux cerner la personnalité de l’individu et de comprendre "les raisons de son comportement jugé agressif et instable".

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