Terrorisme : trois jeunes qui voulaient gagner la Syrie jugés à Paris

Les trois amis risquent jusqu'à dix ans de prison. Ils seront jugés lundi 11 et mardi 12 juin au tribunal correctionnel de Paris.

Leur famille entière partie en Syrie, deux sœurs sont jugées au tribunal correctionnel de Paris

Crédit : LOIC VENANCE / AFP

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Trois jeunes du Bas-Rhin seront jugés les 11 et 12 juin au tribunal correctionnel de Paris. Motif : ils ont voulu gagner la Syrie quelques mois après l'attentat du Bataclan, dont ils connaissaient l'un des kamikazes.

Le 17 janvier 2017, Mustafa S. (24 ans à l'époque), Alperen C. (21 ans) et Saïd I. (30 ans), tous originaires de la ville de Wissembourg, à une soixantaine de kilomètres de Strasbourg, ont été interpellés, puis mis en examen et incarcérés pour association de malfaiteurs à visée terroriste.

Pour les enquêteurs, leur projet de départ en Syrie a germé deux ans avant les attentats du 13 novembre 2015, qui ont fait 130 morts à Paris et en Seine-Saint-Denis. Si les jeunes franchissent le pas en mai 2016, le voyage en voiture tournera court. Ils ont raconté aux enquêteurs avoir rebroussé chemin à la frontière entre l'Autriche et la Slovénie, l'un d'eux n'ayant pas sa carte d'identité sur lui.

Interrogés à leur retour par les services de renseignement, ils ont été laissés en liberté mais placés sur écoute avant d'être interpellés début 2017. En cause : des écoutes téléphoniques qui confirmaient leur radicalisation aux yeux des enquêteurs.

Les trois jeunes encourent jusqu'à 10 ans de prison

Les trois jeunes hommes gravitaient depuis plusieurs années autour de la filière jihadiste du Bas-Rhin, dont une dizaine de membres sont partis en Syrie à la fin 2013. Parmi eux figurent Foued Mohamed-Aggad, un des kamikazes du Bataclan. Mustafa S. aurait fait de même si son père et son frère ne l'avaient pas rattrapé de justesse à l'aéroport de Francfort, le 17 décembre 2013 alors qu'il s'apprêtait à s'envoler pour Istanbul. C'est précisément cet avion qu'a pris Foued Mohamed-Aggad, qui n'est revenu sur le sol français que pour s'y faire exploser.

Alperen C. a, quant à lui, reconnu avoir soutenu des groupes jihadistes à partir de 2014, et s'être rendu cette année-là en Syrie pendant un mois. Ses amis et lui encourent jusqu'à dix ans de prison, dans un contexte de sévérité accrue de la justice. En effet, cette dernière tend à considérer que tout départ en Syrie postérieur aux attentats de 2015 nourrit une vocation terroriste.

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