Le procès qui s'est ouvert ce lundi matin 21 juin devant les assises de Saône-et-Loire rappelle forcément l'histoire de Jacqueline Sauvage. Là dans le box, il s'agit de Valérie Bacot, 40 ans. En 2016, elle a abattu son mari violent, tyrannique, proxénète et qui auparavant avait été un beau-père incestueux pour elle.
Lors de cette audience, les jurés ont entendu le calvaire d'une femme battue. Soutenue, réconfortée par ses enfants avant l'audience, Valérie Bacot, queue de cheval, veste sombre, les larmes aux yeux et la voix tremblante, raconte les premières agressions sexuelles, les premiers viols de Daniel Polette dans les années 1990, sympathique beau-père au début, qui est rapidement devenu son tortionnaire alors qu'elle n'avait que 13 ans.
"D'abord des attouchements", explique-t-elle entre deux sanglots, "puis ça ira de plus en plus loin", jusqu'au viol dans sa chambre, dans le salon. "Une fois j'ai eu très mal, des brûlures de partout, j'ai compris, il fallait se laisser faire pour que ça passe plus vite".
Daniel Polette sera condamné et emprisonné deux ans pour ces faits, puis recommencera dès son retour au foyer. Un premier enfant, Dylan, naitra d'un viol probablement et Valérie Bacot, à peine majeure, s'installera avec son bourreau. "Je ne pouvais pas abandonner mon fils", explique-t-elle.
Débute alors une vie commune marquée par la violence, les menaces, les humiliations, les viols toujours et la prostitution imposée, avec un mari qui la contrôle à distance et la guide par téléphone avec une oreillette.
14 années de supplice, une dizaine de clients par mois, jusqu'à cette soirée de mars 2016 où Valérie Bacot tue son mari dans la voiture d'une balle dans la nuque après une ultime passe ultra violente avec un pervers. L'humiliation de trop, "je n'en pouvais plus", dit-elle à l'audience la voix brisée.
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