Le 11 février 2010 à Yvetot, au nord-ouest de Rouen, une petite fille avait été retrouvée sur un parking désaffecté d'un ancien magasin de bricolage, dans un linge ensanglanté. L'enfant était morte de froid. Un peu plus d'un an plus tard, le 8 avril 2011, une cycliste remarquait un chat tournant autour d'un sac poubelle. En s'approchant, elle découvrait un petit garçon.
Prénommé Jules et aujourd'hui âgé de trois ans, il a été placé dans une famille d'accueil par le département de Seine-Maritime. "Il a eu une chance extraordinaire que cette cycliste le repère rapidement. Sa température corporelle n'était plus que de 31,5 degrés", a expliqué Me Arnaud de Saint-Rémy, avocat de la partie civile représentant les intérêts de l'enfant.
Si la première enquête des gendarmes pour la mort de la petite fille n'avait pas abouti, la seconde, aidée de quelques témoignages, s'est rapidement tournée vers la jeune femme, déjà mère célibataire d'un garçon de 5 ans. La jeune femme, qui vit avec les minima sociaux et est aujourd'hui âgée de 28 ans, a reconnu avoir accouché seule dans son petit appartement d'Yvetot, et avoir abandonné les nouveau-nés, de deux pères différents, parce qu'elle n'avait pas les moyens de les élever.
Mais à la fin de l'instruction, elle a accusé le père biologique de la petite fille d'avoir organisé la disparition des deux nouveau-nés. Elle a par la suite maintenu ses accusations contre le père, qui s'est porté partie civile. Selon l'avocat de la défense, Me Jean-Marc Virelizier, la jeune femme "a connu une grande solitude affective depuis l'origine, avec un père distant et une mère morte d'éthylisme dans la rue".
Il explique l'abandon des deux enfants par un déni de grossesse, "un mécanisme de protection psychique pour ne pas affronter la réalité". Sans accuser les pères de complicité, l'avocat estime qu'ils "ne peuvent pas être mis à l'écart" dans les faits qui se sont produits.
L'accusée, poursuivie pour "délaissement de mineur suivi de mort", et de "délaissement de mineur compromettant sa santé et sa sécurité" risque jusqu'à 30 ans de réclusion criminelle. Le procès doit durer trois jours, jusqu'à vendredi soir.
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