"Ramenez-nous en France", demande l'un des pilotes français retenus en République Dominicaine

DOCUMENT RTL - Retenus depuis 11 mois en République Dominicaine après la découverte de 700 kg de cocaïne dans leur avion, les deux pilotes lancent un cri de désespoir après un nouveau report de leur procès.

Pascal Fauret, l'un des deux Français retenus en République Dominicaine, dans l'attente d'une audience le 4 février 2014 à Saint-Domingue

Crédit : AFP

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Ils lancent un cri de désespoir. Depuis onze mois maintenant, Pascal Fauret et Bruno Odos sont emprisonnés en République Dominicaine. Le 23 mars 2013, ils étaient aux manettes d'un Falcon 50, arraisonné à Punta Kana, lorsque les autorités locales ont découvert près de 700 kilos de cocaïne à son bord. Le jet privé qui s'apprêtait à décoller pour Saint-Tropez appartenait à Alain Afflelou.

Si le propriétaire a rapidement été mis hors de cause, les deux pilotes, anciens de l'Aéronavale, sont soupçonnés d'avoir volontairement pris part à une opération de transfert de drogue vers la France dans l'exercice de leurs fonctions. Maintes fois ajourné, leur procès qui aurait dû commencer mercredi a été à nouveau reporté. Pascal Fauret crie son innocence au micro de RTL.

Ils dénoncent un déni de justice

"C'est une opération à grand spectacle et au milieu de tout ça, nous on s'est retrouvés le crâne rasé, lâche le pilote. C'est une partie qui s'est jouée sans nous, on n'a toujours pas les règles et par contre on a bien compris qu'on avait perdu", regrette-t-il. "Ça fait un an qu'on est enfermés, on a perdu notre travail, notre compagnie a fermé, on a passé la cinquantaine", poursuit-il, ajoutant que son objectif est désormais de "pouvoir s'inscrire au chômage".

Pascal Fauret et son co-pilote sont retenus dans des conditions extrêmement difficiles. "C'est juste une cellule de 10m2 à peu près, on est 6, sur des baquettes en béton, un matelas un mousse. Ça donne sur une espèce de salle commune qui fait 240 m2 qui ressemble à un hall de gare", décrit-il. Si "la privation de liberté" est particulièrement difficile à vivre, "le plus dur, c'est le bruit non-stop qui est abrutissant au possible sachant qu'il n'y a pas de chaises et peu de lumière".

Alors, il s'adresse aux autorités françaises. "Je leur dis de nous ramener en France pour qu'on s'explique en France. C'est un déni de justice. La responsabilité du pilote n'est pas de checker les bagages", assure-t-il, confiant que chaque report du procès "est une punition terrible".