Procès Méric : la bouleversante déposition de la mère de la victime

À la barre la voix d'Agnès Méric tremble mais ne se brise pas. La mère de Clément est venu parler de son fils pour le "respect de sa mémoire", dit-elle. "C'était un militant d'extrême-gauche mais il n'était pas que ça, c'était un frère, un cousin, un ami".

Souvent tendre, toujours digne, Agnès Méric évoque l'engagement politique radical de son petit dernier, sa révolte dès l'adolescence contre les inégalités et ses "indignations sans complaisance", dit-elle, mais jamais violentes physiquement. Pour Agnès Méric, c'est inconcevable.

Lorsque la présidente lui demande si elle veut parler aux accusés que le souffle lui manque. "Je veux savoir si eux ont quelque chose à me dire". Sur le banc, Esteban Morillo, l'auteur du coup mortel, a les yeux baissés. Il se lève la voix étranglée. "Je suis sincèrement désolée de ce que j'ai fait", déclare-t-il.

Je ne sais pas quoi faire pour me faire pardonner

Esteban Morillo, un des accusés

"C'est tout ce que vous avez à dire à une mère qui a perdu son fils ?", demande la présidente. L'ancien skinhead tremble. Les larmes coulent, il craque. "Je ne sais pas quoi faire pour me faire pardonner. J'aurais voulu ne jamais être là, je regrette tout ce que je vous ai fait subir". 

Le silence se fait dans la cour d'assises. Avant de se rasseoir, Agnès Méric veut encore dire qu'elle n'est pas en lutte. "La mort de Clément nous a envahi, conclut-elle, aujourd'hui on veut se laisser envahir par sa vie".