"Justice a été rendue et nous respectons la justice car c'est la justice que nous attendions", a affirmé un des avocats des parties civiles Patrick Klugman. Abdelkader Merah à été condamné ce jeudi 2 novembre à 20 ans de réclusion criminelle. Il a été jugé coupable d'association de malfaiteurs terroriste mais pas complice des sept assassinats perpétrés par son frère Mohamed en 2012 à Toulouse et Montauban.
Me Patrick Klugman a ajouté : "Que ce procès ait été tenu, c'est une première victoire. Qu'il aboutisse à une condamnation, c'était essentiel" tout en "regrettant" que "la cour d'assises n'ait pas été au bout de sa propre démarche, en retenant pour l'association de malfaiteurs des éléments qui auraient pu être retenus pour la complicité d'assassinats".
Les avocats des parties civiles voulaient donc retenir la peine prononcée contre Abdelkader Merah, comme l'a confié Me Olivier Morice. "Nous savions depuis le début que la complicité était délicate à qualifier et je crois que c'est une décision, aussi, qui peut avoir pour conséquence qu'il n'y ait pas d'appel de ce verdict. Les magistrats, très probablement, dans leur réflexion, se sont interrogés sur ce point".
Les faits de terrorisme ont été relevés et la condamnation à ce titre est exemplaire
Me Elie Korchia, avocat des parties civiles
"C'est un jugement qui devrait satisfaire les parties civiles", a déclaré Simon Cohen, l'un des avocats de la partie civile. "Force est restée à la loi. La cour (...) n'a pas cédé ni devant les terroristes de tout poil ni devant certaines menaces". Me Elie Korchia a confirmé la pensée de ses confrères des parties civiles : "Ce soir, la justice est passée. Même si la complicité n'a pas été reconnue, les faits de terrorisme ont été relevés et la condamnation à ce titre est exemplaire".
L'avocate générale Naïma Rudloff avait requis la perpétuité assortie d'une peine de sûreté de 22 ans contre Abdelkader Merah, au terme de cinq semaines d'un procès sous haute tension. Elle avait appelé la cour à donner "une leçon de démocratie" en démasquant le "nouveau visage" du terrorisme.
Les juges ont résisté à la pression de l'opinion publique"
Me Éric Dupond-Moretti, avocat d'Abdelkader Merah
L'avocat d'Abdelkader Merah, Éric Dupond-Moretti, s'est félicité que la justice ait "résisté à la pression de l'opinion publique", alors que certaines parties civiles exprimaient leurs regrets que l'accusé n'ait pas été déclaré complice des assassinats perpétrés en 2012 par son frère Mohamed.
"En acquittant Abdelkader Merah du crime de complicité d'assassinats, la cour d'assises a rappelé que même dans les affaires de terrorisme les plus graves, la preuve et la règle de droit n'étaient pas reléguées au rang d'accessoires", a déclaré Me Dupond-Moretti à sa sortie de l'audience, sous des huées. "Les juges, et c'est leur honneur, ont résisté à la pression de l'opinion publique", a-t-il ajouté, adressant ses pensées "pour le désarroi et le chagrin des victimes injustement confrontées à un faux coupable que l'on a fabriqué pour étancher leur soif de justice".
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