Procès de l’attentat de Strasbourg : la femme d'une victime raconte la mort de son mari, tué devant ses enfants

Encore une prise de parole très forte dans le procès du marché de Noël de Strasbourg. Ce vendredi après-midi, la femme d'une victime a pris la parole, un Afghan installé en France qui avait fui son pays en guerre. Elle a décrit l'insoutenable, elle a vu son mari mourir devant elle et ses enfants. Ce soir-là, son mari rentrait plus tôt du travail pour l'emmener elle et ses enfants au marché de Noël.

Elle se souvient des derniers instants de bonheur, alors qu'ils étaient tous les cinq dans la rue. Son mari tenait leur fille de deux ans et demi par la main. "Nous étions heureux", dit-elle, puis en quelques secondes le terroriste arrive par derrière, brandit son pistolet et tire dans la tête de son mari. "Il est tombé, je n'ai pas réalisé. Je lui ai dit : 'Relève-toi, il fait froid'", se rappelle-t-elle. Elle a ensuite vu le sang sur son front, a tenu sa tête. Ses mains ensanglantées, elle s'est promis de ne pas perdre connaissance pour ses enfants, qui étaient là, sidérés et choqués.

Elle a ensuite raconté les heures, les jours et les mois qui ont suivi, la difficile reconstruction de ses trois enfants aujourd'hui âgés de 7, 10 et 11 ans. Présents dans la salle, ils l'écoutent raconter comment son mari avait fui l'Afghanistan pour espérer une vie normale en France. "Jamais je n'aurais pu imaginer qu'un jour, à Strasbourg, il nous arriverait ça à nous", déplore-t-elle. Quand elle s'est rassise, sa fille l'a longuement prise dans les bras, sans qu'on sache laquelle réconfortait l'autre. 

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