Portables en prison : les surveillants s'y opposent

TÉMOIGNAGES - L'idée qui consiste à permettre aux détenus d'avoir un mobile est jugée "délirante" et "scandaleuse" par les syndicats de surveillants de prisons.

Les locaux de la prison d'Alençon, le 30 avril 2013.

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Donner des portables aux détenus ? L'idée a été avancée par le contrôleur général des lieux de privation de liberté. L'objectif : faire stopper le trafic - 900 mobiles ont, par exemple, été saisis dans la prison marseillaise des Beaumettes, en 2013 - et offrir un soulagement aux personnes enfermées.

Le sentiment d'isolement des détenus peut être brisé par un simple appel

Me Etienne Noël, spécialiste dans l'application des peines

Selon Me Etienne Noël, avocat au barreau de Rouen spécialisé dans le droit d'application des peines, "les téléphones portables seraient un élément important de lutte contre le suicide en prison". En permettant aux détenus de téléphoner à leurs proches, l'avocat considère que leur "sentiment d'isolement peut être brisé par un simple appel".

Me Etienne Noël considère qu'il faut donc sérieusement envisager cette possibilité, qu'il voit comme "une bouée de secours au quotidien", tout en réfléchissant à la mise en place de "garde-fous".

Je ne vois pas comment l'administration est capable de contrôler 68.000 détenus avec autant de portables

David Daems, secrétaire national de FO pénitentiaire

Du côté des syndicats de surveillants, on ne voit pas les choses du même œil. "Alors que l'on constate des évasions rocambolesques (...), des prises d'otages (...), on se retrouve avec des personnes qui nous donnent des préconisations farfelues", s'indigne David Daems, secrétaire national de FO pénitentiaire.

Il ajoute : "Je ne vois pas comment l'administration est capable de contrôler 68.000 détenus avec autant de portables. C'est du grand n'importe quoi. C'est scandaleux. Il faut arrêter le délire".

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