La mort d'un jeune homme devant son lycée professionnel du XXe arrondissement de Paris puis des vengeances menées dans d'autres établissements, lundi 30 janvier, mettent en lumière la guerre des gangs qui règne dans l'est parisien. Ces rivalités violentes entre bandes rivales durent depuis un bon moment. Mais l'ultra-violence des affrontements est plus récente. Quelques années pour certains quartiers, quelques mois pour d'autres. Ces altercations dégénèrent très vite, tout ça sur fond de guerre entre arrondissements voisins. Cela concerne principalement le XIIIe et le XIVe, le XVIIIe et le XIXe, et maintenant le XIIe et le XXe arrondissements.
Personne ne sait vraiment quand et pourquoi ces rivalités ont commencé. Ce sont toujours des motifs futiles : insultes sur les réseaux sociaux, un mauvais regard... Tout est bon pour s'affronter. Et cela crée des frontières invisibles, qui deviennent surtout infranchissables. Un exemple avec le pont Riquet qui enjambe les voies ferrées entre le XVIIIe et le XIXe. Pendant des mois, si un jeune du XVIIIe passe de l'autre côté et inversement, cela suffit à déclencher des rixes : 50 adolescents dans la rue qui se battent à coups de barres de fer, de chaises et d'extincteurs. Et des blessés qui se comptent par dizaines.
Ces bandes organisées ont des noms. Maxdo ou Marca dans le XVIIIe, ou encore Danube dans le XIXe. Mais il ne s'agit pas de groupes réellement structurés avec des chefs et une hiérarchie. Ce sont le plus souvent des gamins qui ont grandi ensemble et habitent les mêmes barres d'immeubles depuis l'enfance. Ils ont entre 15 et 17 ans, rarement plus.
Mais le phénomène inquiète de plus en plus la police. Le procureur de Paris François Molins s'est même saisi du dossier, il y a un peu moins d'un an. Un plan d'action a été mis en place : patrouilles, caméras de surveillance, dispositifs policiers préventifs et augmentation du nombre d'éducateurs de rue pour désamorcer les conflits. À la moindre rumeur d'attroupement, tout le monde se mobilise. Ce mercredi 1er février, des équipes de CRS étaient déployées à la limite du XIIe et du XXe après une rumeur d'affrontement à la sortie des cours entre deux lycées.
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