Mort d'Émile : un ADN inconnu retrouvé, son exploitation incertaine

En septembre dernier, le laboratoire d'hématologie médico-légale de Bordeaux a remis aux juges d'instruction son rapport d'analyse ADN dans l'affaire de la disparition d'Émile après la découverte du crâne du petit garçon le 30 mars 2024. Le laboratoire avait été saisi fin juin 2024 afin d'analyser les vêtements et les ossements d'Émile, après une première série d'expertises menées par l'IRCGN, l'Institut de recherches criminelles de la gendarmerie. Selon les conclusions du rapport, un ADN humain inconnu et étranger à la famille d'Émile a été retrouvé, confirmant une information de BFMTV. 

Selon les informations de RTL, cet ADN étranger a été retrouvé en petite quantité et mélangé à un ou plusieurs ADN dont la présence ne pose pas question : il a pu être mélangé à l'ADN d'Émile par exemple. On ne sait pas en revanche si cet ADN inconnu a été retrouvé sur les vêtements du petit garçon ou bien sur ses ossements retrouvés en pleine forêt.   

Malgré cette découverte, les enquêteurs de la SR de Marseille restent prudents. Premier problème : moins il y a d'ADN et plus il est mélangé, plus il sera difficile de l'exploiter, nous explique un connaisseur du dossier. Il devient alors compliqué de le comparer aux ADN recensés dans le fichier national des empreintes génétiques (FNAEG), une base de données regroupant les profils génétiques des individus connus des autorités. Ainsi, si cet ADN correspond à un individu fiché au FNAEG, il ne pourra s'agir que de probabilités et non d'une certitude. 

Ensuite, il est tout à fait possible que cet ADN inconnu provienne d'une contamination. Les vêtements et les ossements du petit garçon ont subi de très nombreuses manipulations, à la fois lors de leur découverte par une randonneuse mais également au moment de la première série d'analyses menées par l'IRCGN. Même si les experts de la gendarmerie sont protégés de la tête aux pieds et prennent le plus grand soin lors de leurs expertises, il est possible qu'à un moment un enquêteur ait pu laisser son ADN. "Avec l'humidité et au bout d'un certain temps, les masques et les gants peuvent devenir poreux et laisser échapper des cellules", nous explique un spécialiste de la matière.