Ne jamais baisser les bras. Plus de 48 ans après le meurtre une adolescente canadienne de 16 ans, la police vient sans doute de résoudre le plus célèbre des cold cases du Québec : l'affaire Sharron Prior. Au fil des années, le visage blond et angélique de la lycéenne était devenu à lui tout seul le symbole d'une enquête sans issue.
À l'époque du crime, au milieu des années 70, les autorités ont couru sur les traces d'un suspect : un individu décrit comme imposant et massif et portant une moustache. Un homme impossible à identifier et à retrouver. À l'époque, l'ADN n'existe pas et les quelques empreintes relevées se révèlent inexploitables.
La police et la justice auraient pu abandonner cette course-poursuite qui semblait perdue. Mais pas question de refermer le dossier, ne serait-ce que par respect pour la famille de la victime. Un entêtement payant, aidé par les progrès de la science. Le nom et le visage du meurtrier présumé sont apparus, il habitait tout près de sa victime.
Pendant près de 50 ans, sa famille n'a jamais cessé de demander et d'espérer la vérité. Après des décennies d'espoirs déçus et de fausses bonnes nouvelles, Yvonne Prior, aujourd'hui âgée de 85 ans, a le sentiment de toucher au but. "C'est sans doute la meilleure journée qu'elle ait eue au cours de ce dernier demi-siècle", affirme Marc Bellemare, qui défend les intérêts des Prior.
Toute la famille Prior attend le dénouement
Stéphane Berthomet, ancien policier
"La famille a toujours été collaborative avec nous. La famille participait activement avec nous pour essayer de retrouver le suspect", confie le sergent Francis Charette, porte-parole de la police de Longueuil. Cette enquête sert d'ailleurs de modèle aujourd'hui aux enquêteurs du monde entier.
"La nouvelle technique d'enquête que nous utilisons dans les meurtres non-résolus, c'est sûr et certain que nous allons l'appliquer dans tous les dossiers", poursuit-il.
"Toute la famille Prior attend le dénouem