Une ex-cadre qui poursuit La Poste pour harcèlement moral a accusé jeudi 4 septembre devant le tribunal correctionnel de Paris son ancien employeur de l'avoir poussée à la démission sur la base d'un accord "illégal".
Diplômée de la prestigieuse Ecole nationale des postes et télécommunications (ENSPTT), Astrid Herbert-Ravel était responsable en 2002 des ressources humaines lorsqu'elle s'est plainte de harcèlement moral et sexuel de son supérieur.
Quelques mois plus tard est ouvert un protocole interne, qui n'aboutira sur rien. "J'ai signé mon arrêt de mort professionnelle le jour où j'ai ouvert ce protocole", a expliqué cette élégante quadragénaire face au tribunal. Dès lors, elle estime avoir été "marquée au fer rouge", comme "procédurière".
Les faits initiaux, prescrits, ont selon elle été suivis par ce qu'elle dénonce comme un harcèlement institutionnel. "J'ai payé de ne pas avoir voulu me taire", estime-t-elle. Herbert-Ravel occupe ensuite un bureau entre l'escalier de secours et les toilettes, loin des bureaux des collègues de son service. Elle y restera "une bonne année", "les responsables avaient dans l'idée que je ne tiendrai pas trois jours", dit-elle.
"Je n'avais pas de poste, j'avais une chaise", poursuit-elle pour décrire ses suivantes affectations, "chargée de mission", selon elle, signifie "s'occuper de manière fictive". Après la médiatisation de sa situation, Astrid Herbert-Ravel signe début 2013 un pré-accord qui prévoit notamment, contre sa démission, une indemnisation de 300.000 euros et surtout son désistement d'une première action en justice. Document au sujet duquel les avocats se sont âprement affrontés autour de la notion de secret professionnel.
A cette époque, Herbert-Ravel était "à la limite du burn-out", submergée d'appels d'agents témoignant leur souffrance au travail.
La plaignante poursuit sur citation directe, une procédure sans enquête de police où le tribunal juge sur les pièces produites par les parties, La Poste, son ancien PDG et cinq autres cadres dirigeants ou supérieurs hiérarchiques. Seul l'un d'eux s'est présenté au tribunal.
"On essaie de faire le procès de La Poste, de sa direction générale en matière de harcèlement moral et de souffrance au travail", dénonce l'avocat de l'entreprise, Me Marc Bellanger. Pour lui, l'ancienne cadre cherche à "salir" La Poste et "refait l'histoire". Le procès doit se poursuivre le 17 octobre.
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