La piste DZ mafia, "la loi du silence : sur RTL, la procureure de Paris fait le point sur l’enquête après le meurtre de Mehdi Kessaci

Onze jours après le meurtre de Mehdi Kessaci à Marseille, la procureure de Paris, en charge de l'enquête, a expliqué au micro de RTL, ce lundi 24 novembre, que la piste de la DZ mafia "était évidemment explorée vu l'impact" de cette organisation criminelle sur "la vie des citoyens marseillais et son activité, non seulement sur Marseille, mais dans le sud et sur d'autres villes". 

Laure Beccuau, qui dirige également la Juridiction spécialisée dans la lutte contre le crime organisé (Junalco) tient, par ailleurs, à préciser que cette piste de la DZ mafia est explorée "parmi d'autres".  

"'Il faut vraiment que les enquêteurs et les magistrats qui dirigent ces enquêtes aient un seul objectif lorsqu'ils sont au début de ces démarches d'investigation, c'est de ne négliger précisément aucune piste au risque de fermer des portes, de ne pas faire des vérifications techniques qui conduiraient ensuite au regret de ne pas avoir exploité ces différentes pistes", ajoute la magistrate.

Un crime d'intimidation ?

Concernant la piste du crime d'intimidation, Laure Beccuau préfère rester prudente. "Lorsque l'on commence à exclure l'idée qu'il y ait eu, je dirais, une erreur de cible - parce que le contexte des faits permet d'exclure cette piste - lorsqu'on exclut aussi le fait qu'au regard des antécédents, ou plutôt de l'absence d'antécédents de Mehdi, ça n'est pas dans un contexte de rivalité que ce crime se situe, on fait un environnement plus large et on s'aperçoit à ce moment-là, effectivement, que Mehdi avait un frère, Amine, qui est connu sur Marseille comme quelqu'un qui s'oppose à l'emprise de la DZ Mafia sur la ville de Marseille". 

La loi du silence imposée par les organisations criminelles

Au micro de RTL Soir, la procureure de la République a également réagi à "loi du silence" difficile à briser dans ce genre de dossier, et qui rend plus compliqué le travail des enquêteurs et de la justice. Selon la magistrate, si en "assassinant Mehdi, c'est son frère Amine que l'on visait de façon indirecte", c'est effectivement cette "loi que veut instaurer l'organisation criminelle qui pourrait être derrière ces faits". 

Pour Laure Beccuau, l'un des objectifs de ces organisations criminelles est "d'installer une contre-société pour mettre sous le boisseau les quartiers, pour leur imposer la loi du silence, pour les menacer, pour commettre des extorsions. Et petit à petit, faire de cette contre-société une société qui serait réelle et qui finalement brouillerait les pistes entre ce qu'est la société légale et ce qu'est la société criminelle".

"Ce n'est pas comme ça qu'on fait une enquête"

Au sujet d'Amine O., décrit comme un chef extrêmement violent "spécialisé" dans l'organisation de meurtres et bientôt jugé pour le meurtre du frère aîné d'Amine Kessassi, Laure Beccuau a indiqué qu'elle ne pouvait pas du tout "valider ces hypothèses". "On ne va pas prendre tous les réseaux criminels marseillais en disant 'ça peut être lui' ou 'ça peut être un autre'. Ce n'est pas comme ça qu'on fait une enquête", martèle la magistrate. 

Lors d'une enquête "on exploite de la vidéoprotection, on exploite des traces quand on en trouve. On fait ensuite ce qu'on appelle des techniques spéciales d'enquête qui consistent en différentes techniques très précises d'écoutes, de branchements variés et divers. Et ensuite, on verra si ce nom qui a été lancé à la volée se confirme ou pas", conclut-elle.

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