2 min de lecture

"J'ai planté un arbre et on me l'a arraché" : les mots émouvants du père d'Habib Grimzi au procès de ses trois bourreaux en 1986

PODCAST - En novembre 1983, Habib Grimzi est tué à bord d'un train de nuit reliant Bordeaux à Vintimille par trois candidats à la légion étrangère. Jean-Baptiste Harang, ancien journaliste à "Libération" revient dans "Les Voix du crime" sur la dignité des parents de la victime au procès qui s'est tenu en 1986.

Les parents d'Habib Grimzi au procès des meurtriers de leur fils en 1986.

Crédit : Jean-Pierre MULLER / AFP

107. Affaire Habib Grimzi : retour sur le "drame absolu" de ce meurtre raciste à bord du train Bordeaux-Vintimille

00:30:20

Marie Zafimehy

Je m'abonne à la newsletter « Infos »

Le 13 novembre 1983, Habib Grimzi, un jeune Algérien de 26 ans, monte à bord d'un train de nuit à Bordeaux, espérant rejoindre Marseille pour ensuite rentrer chez lui à Oran. Ce voyage, il ne l'achèvera jamais. Victime d'une agression raciste, il est brutalement jeté hors du train par des candidats à la Légion étrangère. Son corps sera retrouvé le lendemain près de Castelsarrasin (Tarn-et-Garonne).

Jean-Baptiste Harang, ancien correspondant de Libération à Toulouse, a suivi de près cette affaire et en a fait un livre, Bordeaux-Vintimille (Grasset, 2013). Dans Les Voix du crime, il insiste sur la dignité des parents de la victime au procès

"Les parents d'Habib Grimzi étaient là, venus d'Oran, qui ne parlaient pas français", se souvient-il. "Ils étaient très attentifs, bien qu'on ne leur traduisait pas tout." C'est par la voix du père que l'émotion atteint son paroxysme. "J'ai planté un arbre et on me l'a arraché", déclare-t-il à la cour.

Au second procès, les parents d'Habib ne sont pas venus

Jean-Baptiste Harang

Au-dehors du palais de justice, l'ambiance était électrique : 1986 marque l'arrivée d'une trentaine de députés du Front national (FN) à l'Assemblée nationale. Tags, manifestations, menaces... En pleine campagne électorale, les associations antiracistes s'opposent aux militants d'extrême-droites. Une atmosphère "étrange", qualifie Jean-Baptiste Harang.

Anselmo Elviro Vidal, Marc Béani et Xavier Blondel, les trois agresseurs d'Habib Grimzi sont condamnés à des peines de prison : perpétuité pour les deux premiers, 14 ans pour le suivant. 

Marc Béani décide de faire appel, et est condamné à une peine moindre : 20 ans de prison. Lors du second procès, "les parents d'Habib ne sont pas venus", explique Jean-Baptiste Harang. Il garde aujourd'hui un souvenir ému de cette affaire qui a marqué sa carrière.

Abonnez-vous

>> Les Voix du crime sont avocats ou avocates, enquêteurs ou enquêtrices, proches de victimes, de suspects ou de coupables. Ces témoins-clefs se confient au micro des journalistes de RTL. Des témoignages inédits, qui apportent un éclairage nouveau sur la justice et les grandes affaires criminelles d’aujourd’hui.

Deux fois par mois, l'une de ces Voix du crime nous raconte son point de vue sur une affaire criminelle. Un podcast RTL.

La rédaction vous recommande

L’actualité par la rédaction de RTL dans votre boîte mail.

Grâce à votre compte RTL abonnez-vous à la newsletter RTL info pour suivre toute l'actualité au quotidien

S’abonner à la Newsletter RTL Info