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Le troisième passager de la voiture de Nahel quittant les bureaux de l'IGPN où il a été entendu
Crédit : JULIEN DE ROSA / AFP
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Il avait pris la fuite au moment du drame. Le passager avant de la voiture de Nahel, s'est présenté sur convocation le 3 juillet 2023 à l'Inspection générale de la Police nationale (IGPN), la police des polices, pour livrer sa version des faits.
Me Karen Noblinski est l'avocate de ce passager, celui que l'on appelle Fouad dans la presse. Il a 17 ans et s'est donc expliqué lundi devant les enquêteurs. Fouad n'est pas poursuivi, il est seulement témoin dans ce dossier et il assure que Nahel n'a pas cherché à prendre la fuite. "Il a donné un témoignage précis et circonstancié des faits en expliquant que Nahel n'avait pas cherché à prendre la fuite", explique en préambule Me Karen Noblinski.
"Il a expliqué qu'il y avait des circonstances particulières pour expliquer que la voiture redémarre. Il vient confirmer qu'il y a eu plusieurs coups de crosse assénés au visage de Nahel et que le troisième coup aurait été le coup de trop, continue-t-elle au micro de RTL. Nahel va être un peu étourdi, perdre le contrôle de ses mouvements et cela va faire que son pied va se retirer de la pédale. Vous savez comment fonctionne une voiture automatique, dès lors que le pied va se retirer de la pédale, la voiture va avancer doucement. Il ne faudra que quelques secondes pour que le coup fatal soit tiré, énonce l'avocate.
Shoot-le !
Propos du policier rapporté par ce témoin
Son client explique aussi aux enquêteurs qu'il a entendu la fameuse phrase "Tu vas te prendre une balle dans la tête". "Il y a eu effectivement ce débat-là au cours de 48 dernières heures car ce ne sont pas les déclarations des policiers, reprend l'avocate. Lui, il confirme très clairement qu'il a entendu à plusieurs reprises 'Je vais te mettre une balle dans la tête' [de la part du policier qui a tiré] et l'autre policier [qui l'accompagnait] qui aurait indiqué ensuite 'Shoot-le'".
Les policiers, de leur côté, réfutent ces phrases. Ils expliquent à l'IGPN avoir intimé l'ordre à Nahel de couper le moteur et de mettre les mains sur la tête. Impossible cependant d'être affirmatif, c'est pour cela que l'IGPN a confié l'analyse des vidéos à l'IRCGN, le laboratoire de la gendarmerie nationale. Charge à eux d'éliminer le souffle et d'améliorer la qualité sonore pour déterminer ce qui a été dit.
Me Karen Noblinski explique qu'à ce stade son client reste "extrêmement perturbé par les faits. Il était le passager du véhicule dans lequel son ami d'enfance s'est pris une balle dans le thorax. Il est aujourd'hui encore assez traumatisé par les faits. Il sera accompagné par des psychologues".
Interrogée sur la question de sa fuite après le tir, l'avocate explique que son client a fait ce choix car il "avait peur de mourir et de se prendre lui aussi une balle". "Il a décidé de se réfugier chez sa mère tout simplement, il n'est pas parti se cacher bien loin. Pendant quelques jours, il est parti dans la famille de son père pour s'extraire un peu de Nanterre avant de revenir conformément à la convocation de l'IGPN, lundi matin pour donner son témoignage", continue Me Karen Noblinski avant de préciser que son client, après en avoir discuté avec sa famille, envisage de déposer plainte "dans les prochains jours pour violences volontaires".
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