Une disparition dans des circonstances étranges. Vendredi 21 juin, le mari de Laure Zacchello est retrouvé inconscient dans la maison que ce couple de quadragénaires partage encore alors qu'ils sont en instance de séparation. À ses côtés, un parpaing. L'homme est blessé à la tête, mais à l'intérieur du domicile, pas la moindre trace de lutte. La mère de trois enfants en bas âge est de son côté introuvable.
Les espoirs de retrouver Laure Zacchello vivante "sont minces", estime sur RTL Jérôme Bourrier, procureur de la République de Bayonne. "À cette heure, on ne peut exclure aucune hypothèse. Elles doivent toutes être explorées avec la même rigueur et la même minutie", poursuit-il.
Très vite, les enquêteurs se tournent vers le mari, mutique. Il dit ne se souvenir de rien. Les investigations tendent depuis à penser qu'il a mis en scène sa propre agression. La police écarte à ce stade une intervention extérieure ou encore une disparition volontaire. L'homme a été mis en examen pour homicide volontaire sur conjoint, et placé en détention provisoire. "Même s'il faut rester très prudent, il existe des indices graves et convergents qui semblent désigner le mis en cause comme l'auteur potentiel de ces faits", indique Jérôme Bourrier.
Ces éléments "résultent de constatations réalisées sur les lieux" qui "semblent écarter l'hypothèse d'un cambriolage ou de l'intervention d'un tiers". Tous les effets personnels de Laure Zacchello ont en effet été retrouvés sur place (sa voiture, son sac à main, ses deux téléphones portables ainsi que ses moyens de paiement) de sorte qu'"une disparition volontaire semble peu probable".
Aussi, la possibilité d'une mise en scène par le mis en examen "est tout à fait possible au regard des lésions finalement assez modestes qu'il présente derrière la tête, mais également de traces d'ecchymoses et d'égratignures compatibles avec le déplacement dans des ronciers par exemple", souligne le procureur de la République de Bayonne. Et d'ajouter : "L'enquête d'environnement a mis en exergue que Laure Zacchello avait peur de son mari depuis une violente dispute en février dernier."
Si ce dernier ne parle pas d'"un contexte de violence" dans le couple, il évoque cependant "un contexte de harcèlement, de disputes", un fait de violence "potentiel" qu'elle avait "signalé à ses tiers". "Elle avait laissé un certain nombre d'écrits" mentionnant le "vol" par son conjoint "de la clef de son local professionnel". Il avait aussi "effectué des virements bancaires depuis ses comptes, piraté sa boite e-mail, bloqué son téléphone portable, à tel point qu'elle avait acheté une petite caméra portative." Aussi, elle dormait "sur le canapé" de la maison familiale "avec ses enfants".
Un appel à témoins a également été lancé "à la demande des deux juges d'instruction" qui porte "sur Laure Zacchello elle-même" mais également sur "la recherche d'un véhicule de type 4X4 de couleur rouge qui aurait pu être utilisé sur cette période par le mis en examen".
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