1. Accueil
  2. Actu
  3. Justice et faits divers
  4. INFO RTL/M6 - Un faux agent de foot accusé de viols et d'agressions sexuelles sur 16 mineurs
3 min de lecture

INFO RTL/M6 - Un faux agent de foot accusé de viols et d'agressions sexuelles sur 16 mineurs

Info RTL Abdelaziz B. âgé de 50 ans, écumait les stades de foot amateur de la région parisienne, à la recherche de ses futures victimes. Il est accusé d'avoir attiré chez lui 17 joueurs âgés de 14 à 18 ans, pour les masser et pratiquer sur eux une masturbation ou une fellation. Il avait déjà été condamné en 2014 pour des faits similaires.

Un terrain de foot de club amateur
Un terrain de foot de club amateur
Crédit : FRANCK FIFE / AFP
Guillaume Chieze & François Vignolle
Je m'abonne à la newsletter « Infos »

C'est un coup de téléphone qui est à l'origine de cette vaste enquête menée par la PJ des Hauts-de-Seine. Le 16 novembre 2019, la police est appelée par le grand frère d'un joueur de foot amateur. Il explique qu'il est au domicile d'un homme à Bagneux (Hauts-de-Seine) qui a agressé sexuellement son petit frère de 16 ans, deux semaines plus tôt. Entendu, le garçon confirme, Abdelaziz B. s'est présenté à lui comme "agent de joueur" en marge d'une rencontre de football. Il l'a ensuite invité a venir chez lui pour l'aider à rédiger un CV et lui faire suivre un programme de renforcement musculaire. C'est au cours de ces exercices que le mis en cause l'aurait alors massé, avant d'attraper son pénis et de commencer à le masturber.

Suite à ces accusations, Abdelaziz B. est placé en garde à vue. Il nie les faits. Les policiers perquisitionnent son domicile, et saisissent trois téléphones portables, un ordinateur, un classeur dans lequel sont rangés 21 curriculum vitae de joueurs amateurs, ainsi qu'un short rouge que le mis en cause faisait systématiquement porter à ses victimes lors de ses "massages"...

En contact avec près de 400 jeunes footballeurs

En exploitant le téléphone d'Abdelaziz B., les enquêteurs vont cerner l'ampleur du dossier. Entre 2016 et 2019, le quinquagénaire a échangé plus de 14.000 messages avec près de 400 jeunes footballeurs de la région parisienne. Dans son agenda, il a noté plus de 2.500 rendez-vous. Toute cette matière va permettre aux enquêteurs d'essayer de trouver de nouvelles victimes potentielles.

Au cours de leur enquête, les policiers vont entendre plusieurs dizaines de jeunes joueurs, certains sont âgés d'à peine 14 ans. Tous vont décrire le même processus. Abdelaziz B. se présentait à eux comme agent de joueur, ou parfois, comme recruteur pour des clubs professionnels. Dans certains cas, il mettait en avant le fait qu'il avait fait émerger plusieurs joueurs professionnels, dont un footballeur aujourd'hui international ivoirien né à Saint-Denis (Seine-Saint-Denis).

À écouter aussi

Abdelaziz B. les invitait à son domicile de Bagneux pour des séances de renforcement musculaire. De nombreux jeunes ont décliné cette invitation et rompu les liens avec le faux agent. D'autres ont accepté, et certains ont décrit des faits d'agressions sexuelles qui survenaient au cours de ces massages alors qu'Abdelaziz B. leur faisait porter un short rouge.

Deux d'entre eux, âgés de 14 et 15 ans ont également dit aux enquêteurs que lors de ces massages, Abdelaziz B. leur prodiguait une fellation (ce qui est considéré comme un viol depuis la loi Schiappa de 2018).

Selon les informations de RTL et de M6, Abdelaziz B. aurait aussi montré à certaines de ses victimes des papiers de clubs comme Lorient, Guingamp, Niort, Bordeaux, ainsi qu'une lettre de joueur qui avait signé à Guingamp.

Déjà condamné en 2014 pour des faits similaires

L'enquête a également démontré qu'Abdelaziz B. ne possédait aucun diplôme ou contrat pouvant attester de son rôle d'agent ou de recruteur. Cet homme de 50 ans travaille comme intérimaire dans la maintenance informatique. Il a entrainé il y a quelques années déjà des clubs amateurs de région parisienne. L'enquête sur sa personnalité le décrit comme narcissique avec une tendance à la manipulation.

Comme nous l’a confirmé le parquet de Nanterre (Hauts-de-Seine) Abdelaziz B. avait déjà été condamné en 2014 à 12 mois de prison d