"Fadettes" du Monde : Squarcini condamné à 8.000 euros d'amende

Bernard Squarcini, l'ex-patron de la DCRI, a été condamné à 8.000 euros d'amende dans l'affaire des "fadettes" d'un journaliste du Monde. L'affaire remonte à l'époque où Bernard Squarcini était à la tête de la DCRI (Direction centrale du renseignement intérieur): il cherchait alors à déterminer qui avait pu transmettre au journaliste Gérard Davet le procès-verbal d'audition de Patrice de Maistre, gestionnaire de fortune de Liliane Bettencourt, publié le 17 juillet 2010.

A l'audience, le 18 février, Bernard Squarcini avait expliqué n'être que l'exécutant d'un ordre donné par son supérieur, le directeur général de la police nationale de l'époque, Frédéric Péchenard. Pour justifier son geste, Bernard Squarcini avait également dit s'être appuyé sur l'article 20 de la loi du 10 juillet 1991, qui autorise le contrôle des communications "aux seules fins de défense des intérêts nationaux".

5.000 d'amende avaient été requis

Pour le procureur, Jean Quintard, qui a requis une amende de 5.000 euros, le patron du renseignement intérieur ne pouvait se prévaloir de cette loi. Selon lui, celle-ci n'autorise pas la recherche d'éléments liés à une personne identifiée. Le procureur avait néanmoins demandé au tribunal de tenir compte "de son parcours professionnel et des services qu'il (avait), à ce titre rendu, à la République".
A l'audience, Gérard Davet avait de son côté dénoncé des "méthodes typiquement barbouzardes", les renseignements agissant en secret, sans que la justice ne soit saisie des faits. Pour lui, les ordres sont venus directement de l'Elysée, qui avait "vécu assez mal que des informations sortent sur Eric Woerth".
"Je n'ai rien contre la profession de journaliste, mais j'ai voulu exercer mon métier telle que mon autorité hiérarchique m'a demandé de le faire", avait répliqué Bernard Squarcini.