Évasion d'Antonio Ferrara : un ancien surveillant raconte sur RTL cette nuit d'ultra-violence dans la prison de Fresnes

4H15 du matin, 3 véhicules feux éteints s'arrêtent dans la rue parallèle à la prison de Fresnes ce 12 mars 2003. Dans le noir le plus total, un commando d'une dizaine d'hommes s'approchent du mur principal. "J'ai entendu des portières claquées, j'ai tout de suite vue trois personnes cagoulées. L'une d'elle lève une arme longue et me tire dessus", explique un ancien surveillant de Fresnes dans Les Grandes Évasions.

Vingt deux ans après les faits, cet agent pénitentiaire souhaite rester anonyme. Cette nuit du 12 mars 2003, tout jeune surveillant, il était dans l'un des miradors de la prison. "J'ai eu le temps de faire un pas en arrière pour ne pas prendre de balles. 260 impacts ont été retrouvés par les hommes de la police judicaire", précise l'homme encore marqué.

Le surveillant se souvient de s'être emparé de l'arme de service pour tenter de neutraliser le commando armés. Mais face à lui, les hommes sont extrêmement bien équipés. "Pendant que certains faisaient les guetteurs, les autres plaçaient des explosifs pour faire sauter les portes", souligne-t-il. 

260 impacts de balles ont été retrouvés

Un surveillant de la prison de Fresnes en 2003

À l'intérieur de la prison, Antonio Ferrara, figure du grand banditisme ne reste pas les mains croisées. Au contraire, deux jours plus tôt, il a récupéré de l'explosif pour faire sauter ses propres barreaux. Il aura fallu 12 petites minutes au commando armés pour exfiltrer Ferrara de l'une des prisons les plus surveillées de France.

Afin de mettre la main sur le grand bandit, d'importants moyens sont mis en place pour interpeller le fugitif. Antonio Ferrara est connu des services de police et de la justice pour homicides et vols à mains armés. C'est aussi un spécialiste de l'évasion. En 1998, alors qu'il est à l'hôpital de Corbeilles, en région parisienne, Antonio Ferrara parvient déjà à s'échapper. 

"Il essaye de sortir une arme, mais il n'est pas assez rapide"

Christophe Molmy, directeur adjoint de l'office central pour la répression du banditisme en 2003

En 2003, Christophe Molmy est commissaire de police, directeur adjoint à l'office central pour la répression du banditisme. "On cherchait quelqu'un qui se savait recherché mais qu'on connaissait bien. On a donc exploré toutes les pistes. On a mis sur écoute la famille, sa petite copine de l'époque, ses amis", détaille Christophe Molmy, "il y a aussi un travail de terrain avec les indics". 

Le début d'un jeu assez commun, celui du chat et de la souris entre Ferrara et les forces de police. À deux reprises, les hommes du commissaire manquent de peu le grand bandit avant son arrestation le 10 juillet 2003 grâce à l'identification d'une moto. "On a de la chance, on rebondit en allant dans un bar à Bercy que Ferrara fréquentait à l'époque. Rapidement, on arrive à le maitriser. Il essaye de sortir une arme mais il n'est pas assez rapide", explique le commissaire de Police. 

Pour l'anecdote, Christophe Molmy se casse la main en menottant son meilleur ennemi. Le commissaire de police est plâtré. Loin d'être rancunier le roi de la belle lui dédicace son plâtre avant d'être remis derrière les barreaux.