La décision de Gilles Platret, maire Les Républicains de Chalon-sur-Saône, de mettre fin dès la prochaine rentrée au menu de substitution au porc dans les cantines de la ville sera examinée mardi par le tribunal administratif de Dijon. Un recours en référé-suspension a été introduit par la Ligue de défense judiciaire des musulmans, présidée par le controversé avocat Karim Achoui, connu pour avoir défendu plusieurs figures du grand banditisme.
L'un des avocats de l'association, Me Nicolas Gardères, a fait valoir que, sur la forme, "ce type de décision ne peut être prise que par le conseil municipal et non par le maire lui-même". Sur le fond, il s'agit, selon lui, "d'une atteinte à la liberté de culte et de conscience".
"Si le juge suspend la décision en estimant qu'il s'agit d'une atteinte à la liberté de conscience, le maire devra remettre en place le menu de substitution", a-t-il ajouté, espérant faire jurisprudence si la procédure allait jusqu'au Conseil d'Etat. Outre cette procédure d'urgence, dont la décision devrait être rendue quelques jours après l'audience, la Ligue de défense judiciaire des musulmans a également déposé un recours en "excès de pouvoir" pour que ce dossier soit jugé ultérieurement sur le fond.
Le maire, Gilles Platret, défend sa décision, qui, selon lui, "restitue une pratique laïque dans les restaurants scolaires". "Dans les faits, 40% des enfants qui mangent à la cantine ne mangent pas du tout de viande car elle n'est pas halal. Ils ont donc plus de légumes et d'entrées pour qu'ils sortent de table sans avoir faim", a souligné le maire de Chalon, précisant que durant la dernière année scolaire, du porc avait été servi "19 fois" au total. Le maire avait déjà pris position sur la laicité sur Twitter et contre une décision de l'actuelle maire PS de Paris, Anne Hidalgo.
Un menu de substitution au porc était servi dans les cantines scolaires depuis 1984 à Chalon, deuxième ville de Bourgogne en terme de population avec ses 44.500 habitants. L'annonce mi-mars de la fin prochaine de cette pratique avait déclenché une vive polémique,la décision du maire étant contestée au sein du gouvernement mais aussi dans son propre camp.
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