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Ce qu'il faut savoir sur la cellule "anti-corruption", mise en place par le procureur de Marseille

Destinée à freiner un phénomène en expansion, cette cellule anti-corruption s’appuiera sur deux magistrats spécialisés dans les délits financiers. Elle doit permettre de centraliser les affaires pour débusquer les rares groupes criminels capables d'investir massivement de l'argent pour "acheter" des fonctionnaires ou des salariés.

Le palais de justice (image d'illustration)

Crédit : DAMIEN MEYER / AFP

Ce qu'il faut savoir sur la cellule "anti-corruption", mise en place par le procureur de Marseille

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Hugo Amelin - édité par Marie-Pierre Haddad

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"Celui qui tente de corrompre un docker ne va pas hésiter à tenter de corrompre un policier ou un magistrat" pose d'entrée le Procureur de la République de Marseille, Nicolas Bessone. Parmi les professionnels "à risques" qui peuvent être ciblées par certaines équipes de narcotrafiquants : des juges, des greffiers, des gardiens de prisons, des douaniers, mais aussi des avocats, des notaires et des agents portuaires.

Cette cellule anti-corruption lancée en toute discrétion le 6 octobre dernier compte déjà une vingtaine de dossiers d'instruction ouverts. À sa tête, un magistrat qualifié d’incorruptible, le chef de la division économique et financière du parquet de Marseille. Il devra notamment enquêter sur des policiers soupçonnés d'atteinte à la probité, dont le nombre augmente fortement : 237 faits recensés dans les commissariats en 2024 contre seulement 130 en 2020, selon le dernier rapport de l'IGPN, la police des polices. 

Ces affaires ont toujours existé, mais plusieurs facteurs expliquent l'accentuation du phénomène : les fichiers d'enquête sont aujourd'hui tous numérisés, informatisés, ce qui facilite leur diffusion frauduleuse, de façon "plus industrielle qu'avant" selon le Procureur de la République de Marseille. 

Une tentative de corruption massive

Certains groupes de narcotrafiquants possèdent une puissance financière considérable, qu'ils mettent à profit pour tenter de sécuriser leur circuit stupéfiant : importation de drogue, amoindrissement du risque judiciaire et blanchiment d'argent. Dernier point abordé par le magistrat : "Une perte de repères assez généralisée, qui fait que certaines actions taboues hier le sont moins aujourd'hui. Et ça va partir d'une petite consultation de fichier confidentiel, par amour, pour rendre service à un ami d'enfance... Ces personnes vont se mettre en danger, mettre en danger les enquêtes, et s'exposer à être menacées, pressurisées, et à la fin agir pour l'argent ou par la peur". 

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Derrière ces "petites" infractions isolées, il y a parfois une tentative de corruption massive. Centraliser toutes les affaires au sein de cette nouvelle cellule pourrait permettre de débusquer les quelques réseaux œuvrant dans l'ombre et capables de mettre en place ces corruptions à grande échelle. L'agence française de lutte contre la corruption dans les services publics a vu le nombre de signalements doubler en seulement un an : 802 atteintes à la probité en 2024 contre 435 en 2023.       

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