A-t-il tué par légitime défense ? C'est l'enjeu du procès de Stéphane Turk, ancien bijoutier niçois de 72 ans dont le procès s'ouvre lundi 28 mai. Il avait tué un des braqueurs qui avaient attaqué son commerce le 11 septembre 2013.
Ce matin-là, Stéphane Turk est braqué par deux individus casqués qui le forcent à leur remettre le contenu de son coffre-fort, 127.000 euros. Alors que ses agresseurs prenaient la fuite en scooter, il a fait feu à trois reprises depuis le seuil de son commerce avec un pistolet automatique.
Antony Asli, 19 ans, avait été mortellement touché dans le dos. L'autre braqueur a depuis été condamné en appel à 10 ans de prison. Mis en examen pour homicide volontaire, le bijoutier avait reçu de nombreuses marques de soutien, notamment sur les réseaux sociaux. Un millier de personnes ont manifesté à Nice, en présence du maire Christian Estrosi et du député Éric Ciotti.
Stéphane Turk "n'avait pas d'autre solution que de se défendre", assure son avocat Me Franck de Vita. Le bijoutier aurait été à nouveau menacé lorsqu'il a tiré, mais les deux rapports d'expertise balistique et technique versés au dossier contredisent sa version.
La famille Asli, qui s'est constituée partie civile, reproche au commerçant de s'être fait justice lui-même. "Dans une société civilisée, il n'y a pas de place pour l'autodéfense, la vengeance privée ou la légitime défense des biens", plaidera leur avocat Me Philippe Soussi. "La justice ce n'est ni Facebook, ni Twitter, ni l'opinion publique", ajoute-t-il.
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