Six magistrats antiterroristes ont été saisis de l'enquête sur les attentats du 13 novembre à Paris et Saint-Denis, a annoncé mardi le procureur de Paris François Molins, qui a précisé que 5.339 procès-verbaux avaient été dressés en onze jours d'enquête. Parmi les chefs visés par l'information judiciaire figurent ceux d'"assassinats et tentatives d'assassinats en bande organisée, tentatives d'assassinats sur personnes dépositaires de l'autorité publique en bande organisée, séquestrations en bande organisée, fabrication d'engins explosifs", direction d'une association de malfaiteurs terroristes ou encore financement du terrorisme, a-t-il précisé.
L'organisateur présumé des attentats, Abdelhamid Abaaoud, tué le 18 novembre lors de l'assaut du Raid à Saint-Denis, projetait, avec un complice, de se faire exploser à La Défense, dans les Hauts-de-Seine, dans la semaine suivant les attaques du 13 novembre qui ont fait 130 morts et plus de 350 blessés, a déclaré mardi le procureur de Paris François Molins. Un attentat projeté le 18 ou 19 novembre.
Le procureur de la République a surtout annoncé qu'Abdelhamid Abaaoud était revenu sur les lieux des fusillades. Grâce à des revenus téléphoniques, et des conversations téléphoniques passées avec un kamikaze présent au Stade de France, les enquêteurs ont pu affirmer que le terroriste était revenu dans le secteur des attaques. "La géolocalisation de la ligne présumée d'Abdelhamid Abaaoud a attesté, entre 22h28 et 00h28, d'une présence dans les XII, XIe, et Xe arrondissements, et notamment à proximité du Bataclan. Ainsi, on peut penser que Abdelhamid Abaaoud est revenu sur les scènes de crime après les attentats commis sur les terrasses alors que la BRI intervenait encore au Bataclan".
Le kamikaze qui s'est fait exploser dans l'immeuble de Saint-Denis, serait bel et bien le troisième homme du commando des terrasses, selon les dires du procureur de la République. S'il n'a toujours pas été identifié par les enquêteurs, ses empreintes similaires ont été retrouvées sur une kalachnikov qui se trouvait dans la Seat qui a été utilisé lors des fusillades des terrasses de cafés et restaurants. Cet homme est donc supposé comme l'un des acteurs majeurs de ces attentats, aux côtés d'Abdelhamid Abaaoud et du frère de Salah Abdeslam.
Le parquet a requis mardi la mise en examen et le placement en détention provisoire de Jawad Bendaoud, l'homme soupçonné d'avoir fourni un logement de repli au jihadiste belgo-marocain Abdelhamid Abaaoud à Saint-Denis, a annoncé le procureur. Le parquet requiert sa mise en examen notamment pour "participation à une association de malfaiteurs terroristes criminelle", a-t-il affirmé, selon qui Jawad Bendaoud a "pris part en toute connaissance de cause" à une entreprise terroriste. Abdelhamid Abaaoud, mort lors de l'assaut policier de Saint-Denis, est l'organisateur présumé des attentats du 13 novembre à Paris.
Le gilet explosif découvert lundi dans un amas d'encombrants sur un trottoir de Montrouge, dans les Hauts-de-Seine, "est exactement de la même fabrication" que ceux utilisés par les kamikazes des attentats du 13 novembre, a déclaré mardi le procureur de Paris François Molins. "Un tissu de présomptions permet de penser" que ce gilet a un lien avec les attentats, a-t-il expliqué. "La première, c'est que le téléphone portable utilisé par Salah Abdeslam", l'un des jihadistes, toujours en fuite, a été enregistré par une borne "non loin de là et la seconde, c'est que c'est un gilet explosif qui est exactement de la même fabrication que les autres", a-t-il dit.
En plus de Salah Abdeslam, la justice belge a dévoilé un mandat d'arrêt international contre un homme de 30 ans, Mohamed Abrini. Ce dernier a été identifié le 11 novembre en compagnie du suspect clé Salah Abdeslam comme étant au volant de la Clio qui a servi deux jours plus tard aux attentats de Paris, a annoncé le parquet fédéral mardi dans un communiqué. Décrit comme "dangereux et probablement armé", l'homme est "activement recherché par les services des polices belges et françaises".