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Affaire Pierre Bodein : le tueur en série "Pierrot le Fou" est-il vraiment fou ?

PODCAST - En 2008, Pierre Bodein a été reconnu coupable de la mort deux jeunes filles et une femme lors de son procès en appel. Quelques années auparavant, il s'était échappé d'un hôpital psychiatrique. Surnommé "Pierrot le Fou" par les médias, il est allé jusqu'à manger ses excréments. Dans "Les Voix du Crime", le psychiatre qui l'a rencontré en vue de son procès témoigne.

Pierre Bodein, en 1996, au palais de Justice de Strasbourg

Crédit : JEAN-PHILIPPE KSIAZEK / AFP

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À l'été 2004, Jeanne-Marie Kegelin, 10 ans, Julie Scharsch, 14 ans et Hedwige Vallée, 38 ans, disparaissent toutes en quelques jours. Elles sont retrouvées à Valff, Nothalten et Hindisheim (Bas-Rhin) dans des ruisseaux, leurs corps dénudés, mutilés. Les deux plus jeunes ont été violées. L'enquête mène rapidement à un homme venant tout juste de sortir de prison : Pierre Bodein.

Pierre Bodein est à l'époque connu de la police et de la justice depuis les années 1960. Après une carrière de vols, vols avec violence ou encore braquages pour laquelle il a fait plusieurs séjours en prison, l'homme est placé en hôpital psychiatrique à plusieurs reprises, son état de santé étant "jugé incompatible avec la détention". Mutique, il va jusqu'à manger ses excréments.

En 1992, il s’enfuit par un vasistas resté ouvert. En trois jours, Pierre Bodein prend deux femmes en otage, braque une banque et une armurerie, force plusieurs barrages de gendarmerie et tire sur deux policiers. Des faits pour lesquels il est condamné à 20 ans de réclusion criminelle.

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6. Affaire Pierre Bodein : "Pierrot le Fou" est-il vraiment fou ?

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En 2004, Pierre Bodein a ainsi été jugé responsable de ces actes et a été le premier homme condamné en 2007 à la perpétuité dite "réelle" pour ces trois meurtres. Dans l'épisode des Voix du Crime dédié à cette affaire, Pierre Lamothe, expert psychiatre qui a rencontré Pierre Bodein en vue de son procès, explique pourquoi "Pierrot" n'est pas fou. Selon lui, "il est parfaitement capable de jouer la comédie", au point même de manger ses propres excréments, un signe de simulation.

Pierre Lamothe revient notamment sur l'enfance du criminel pour éclairer la psychiatrie du meurtrier. "On comprend à travers les propos de Pierre Bodein qu’il n'est absolument pas préparé à l'empathie ou à l'émotion", raconte-t-il. On est toujours, non pas victime, mais subissant. On subit la réalité et on s'y adapte à la seconde près."

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