Affaire Hedi à Marseille : le policier incriminé "ment", selon l'avocat du jeune homme

Le policier soupçonné d'avoir gravement blessé le jeune Hedi à Marseille en marge des émeutes saura ce jeudi 3 août dans l'après-midi s'il reste en détention. C'est ce qu'a requis l'avocat général devant la chambre de l'instruction de la cour d'appel d'Aix-en-Provence. Chose que le fonctionnaire n'avait pas fait jusqu'à présent, il reconnait pour la première fois avoir procédé à un tir de LBD lors de cette soirée d'émeutes à Marseille. 

En tout début d'audience, ce policier de 35 ans a demandé à prendre la parole et a avoué pour la première fois avoir tiré sur Hedi. "Il était encapuché et il avait un masque chirurgical. Nous étions dans la pénombre, je l'ai vu lever le bras. J'ai cru qu'il allait lancer un projectile. Je l'ai pris pour un émeutier", a détaillé calmement ce fonctionnaire en poste depuis 14 ans. Il a dit regretter les blessures d'Hedi : "J'étais dans un état d'épuisement qui a peut être entamé ma lucidité". 

Me Jacques Preziosi, l'avocat d'Hedi, a réagi à ces révélations au micro de RTL. "Le mis en examen, après un mois de détention, a retrouvé la mémoire, ce qui est quelque chose d'extraordinaire. On assiste rarement à ce genre de choses. Il a avoué qu'il était le tireur au LBD. C'est lui qui a tiré sur Hedi. Jusqu'à présent, tout le monde niait", dit-il. 

Mais selon l'avocat, ces déclarations ne reflètent pas encore l'entière vérité de ce qu'il s'est passé ce jour-là : "Il limite quand même son intervention en justifiant. Il explique que ce soir-là, il était épuisé, qu'il venait de se battre dans tout Marseille... Et il explique qu'il a tiré sur Eddy parce que celui-ci levait la main et qu'il l'a fait pour protéger ses collègues. C'est une ineptie parce que les caméras montrent le contraire. Donc il ment".