Affaire de "la tuerie d'Auriol" : comment ce massacre a mené à la dissolution du SAC, le service d'ordre gaulliste

En 1981, un drame émeut la France. Six personnes d'une même famille, dont Jacques Massié, ont été massacrées dans une bastide familiale près du village d'Auriol (Bouches-du-Rhône) par un commando du SAC (Service d'action civique). 

Jacques Massié, inspecteur stagiaire de police à Marseille, était le chef local de cette organisation créée en 1960 par le général De Gaulle. Un mouvement souvent considéré comme une milice. Les membres qui le constituaient servaient généralement de service d'ordre dans les manifestations. Des hommes qui, pour beaucoup, étaient en lien avec la pègre.

Deux mois avant le meurtre de Jacques Massié, l'arrivée de la gauche au pouvoir, dans la région de Marseille, plonge la SAC dans une véritable paranoïa et hystérie anticommuniste. Une méfiance extrême, qui conduisent ses membres à suspecter l'inspecteur de trahison, accusé de vouloir dénoncer au nouveau pouvoir, les secrets de son organisation. 

Ce crime politique, devenu rapidement une affaire d'État, mène à la dissolution du SAC le 3 août 1982, à la demande du gouvernement, soit un peu plus d'un an après le drame.

Dans l'émission de L'Heure du Crime : les archives de Jacques Pradel, Marina Massié, sœur de Jacques Massié et auteure du livre Tuerie d’Auriol, la vie d’une rescapée, revient sur l'impact de ce crime d'une rare barbarie sur sa vie. 

"Ma vie a été littéralement bousillée", témoigne-t-elle au micro de Jaques Pradel. Une question persiste : Jacques Massié était-il réellement sur le point de dévoiler les secrets du SAC à la gauche ? Pour elle, son frère n'a pas trahi l'organisation dont il faisait partie, réagit-elle au micro de Jacques Pradel. "Jamais", son frère n'aurait donné quelconques informations.