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Adoption : une étude montre que les conditions de vie antérieures affectent le parcours scolaire

Les enfants recueillis par une famille adoptive connaissent une influence de leurs premières années de vie, notamment en raison des problèmes de santé ou de maltraitance.

Un enfant vietnamien dans un orphelinat de Hanoï
Un enfant vietnamien dans un orphelinat de Hanoï
Crédit : HOANG DINH NAM / AFP
La rédaction numérique de RTL & AFP

Les jeunes adoptés ont des résultats scolaires moins bons que leurs frères et sœurs nés au sein des familles adoptives, en raison des problèmes de santé ou de maltraitance qu'ils ont pu connaître antérieurement, selon une étude publiée jeudi 4 juin. L'enquête intervient dans un contexte de ralentissement global de l'adoption d'enfants à l'international, qui est à son plus bas niveau depuis 30 ans. Réalisée d'avril 2013 à avril 2014 par Enfance et Familles d'adoption (fédération d'associations départementales), cette étude présentée lors d'un colloque, jeudi à Paris, conclut cependant que ces enfants ont "une insertion sociale comparable" à leur fratrie d'adoption. Elle concerne le parcours scolaire, l'adaptation sociale et la qualité de vie de 1.450 jeunes de 15 à 30 ans. 83% sont des adoptés (nés en Amérique latine, Afrique, Asie, France et Europe de l'Est) et 17% les enfants biologiques de la famille.

Les enfants européens plus concernés par des soucis de santé

Sur cet échantillon, 32% des adoptés sont concernés par au moins un problème de santé (séquelles de malnutrition ou de traitements médicaux, hospitalisation de plus d'un mois ou handicap mental), contre 11% des "biologiques". Ces problèmes concernent davantage les enfants nés en Europe de l'Est et en France, mais moins ceux nés en Asie. Les enfants ayant souffert avant leur adoption de maltraitance, d'accueils successifs ou ayant vécu dans la rue encourent aussi des risques de carence affective. La maltraitance est "probable ou certaine" pour 30% des adoptés et toucherait jusqu'à un sur deux de ceux nés en Amérique latine ou Europe de l'Est. "Dans d'autres régions du monde, elle est peut-être passée sous silence", a souligné Janice Peyré, présidente d'honneur de la fédération.

L'apport déterminant des familles d'accueil

Seuls 52% des enfants n'ont eu aucun risque (ni carence affective ni problème de santé précoce). L'étude montre cependant que "les familles ont su apporter un étayage et une valorisation de soi aux enfants adoptés", a souligné Mme Peyré. Ainsi, 89% des adoptés (contre 93% de leurs frères et sœurs d'adoption) ont une bonne ou très bonne estime d'eux-mêmes et 68% (contre 84% des "biologiques") sont satisfaits de leur vie. Alors que 92% des "biologiques" sont orientés en filière générale, ce ne sont que 50% des garçons adoptés et 65% des filles qui le sont. 90% des "biologiques" ont au moins le baccalauréat, ce qui est conforme aux statistiques concernant les enfants de cadres (les familles adoptives sont d'un niveau social supérieur à la moyenne nationale). Pour les adoptés, le taux est de 53%, ce qui correspond à la moyenne nationale.

Malgré des discriminations, l'insertion sociale reste bonne

Cependant, si on considère les adoptés sans problème de santé précoce ni risque de maltraitance, et n'ayant pas redoublé en primaire (ce qui peut être un indicateur de problèmes inconnus des parents adoptifs), la proportion de bacheliers atteint 70%. L'étude considère que "les jeunes adoptés ont une insertion sociale comparable" à leur fratrie d'adoption (au vu des sorties, activités sportives et amicales), malgré des discriminations négatives ressenties par 65% des jeunes qui s'estiment d'apparence étrangère. Les jeunes savent qu'ils peuvent compter sur leurs parents à plus de 80%, mais seuls 54% des adoptés sont certains de pouvoir compter sur les autres membres de la famille, contre 73% pour les "biologiques".

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55% des adoptés considèrent n'avoir qu'une seule famille, celle d'adoption, tandis que 26% relient famille de naissance et famille adoptive. Près d'un jeune adopté sur cinq (19%) a cependant le sentiment de n'appartenir à aucune famille. Le soutien des parents adoptifs est important quand les jeunes adoptés entreprennent des démarches vers leurs origines, "démarches presque toujours positives pour les adoptés, et pour leurs familles de naissance et adoptive". En 2014, un peu moins de 1.000 enfants ont été adoptés à l'international.

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