Au printemps 2018, une centaine de militants du mouvement Génération identitaire s'était rendue au col de l'Échelle dans les Hautes-Alpes pour "veiller à ce qu'aucun clandestin ne puisse rentrer en France".
Les membres du groupe avaient décidé de bloquer le site, emprunté par les migrants pour traverser la frontière. Une "frontière symbolique" matérialisée dans la neige par des grillages en plastique avait été érigée, deux hélicoptères avaient été déployés. Sur les banderoles était inscrit : "Vous ne ferez pas de l'Europe votre maison ! Retournez dans votre pays d'origine".
Jeudi 29 août, le tribunal correctionnel de Gap a prononcé des peines de six mois de prison ferme contre trois responsables du mouvement Génération identitaire. L'association est condamnée à une amende maximale de 75.000 euros.
Les prévenus étaient poursuivis pénalement pour des "activités exercées dans des conditions de nature à créer dans l'esprit du public une confusion avec l'exercice d'une fonction publique".
Le tribunal considère que, "compte-tenu de la nature extrêmement grave des faits, de l'importance du trouble à l'ordre public occasionné non seulement pendant leur période de commission mais de manière durable dans le département, de l'importance des valeurs protégées par les infractions reprochées et du passé pénal des prévenus", la prison ferme s'impose.
Contre Clément Gandelin (dit Galant), 24 ans, président de Génération identitaire, fondé en 2012, son porte-parole Romain Espino, 26 ans, et un organisateur actif du mouvement, Damien Lefèvre (dit Rieu), 29 ans, le tribunal a également prononcé 2.000 euros d'amende, ainsi que la privation de leurs droits civiques, civils et de famille pendant cinq ans.
Maître Pierre-Vincent Lambert, avocat des prévenus, a d'ores et déjà annoncé que ses clients feraient appel de la décision.
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