Alors que la situation est particulièrement tendue au Venezuela depuis trois mois, des partisans du président Nicolas Maduro sont entrés de force dans le parlement à Caracas et ont retenu pendant près de neuf heures des députés et des journalistes, mercredi 5 juillet. Unique institution du pays contrôlé par l'opposition, le parlement a donc été pris pour cible et sept élus et une dizaine d'employés de l'Assemblée ont été blessés.
Munis de boucliers, policiers et soldats formaient un cordon à la sortie du parlement, dans le centre de Caracas, à la tombée de la nuit, afin de séparer les personnes libérées des manifestants, dont certains s'étaient repliés dans les rues voisines.
Dans un premier tweet, Julio Borges, président du parlement où l'opposition est majoritaire depuis début 2016, avait estimé le bilan de cette "attaque" à cinq blessés parmi les députés. Au total, cinq ont été hospitalisés, dont trois vus la tête en sang. Quelques minutes avant cette évacuation par les forces de l'ordre, Julio Borges, avait parlé de 350 personnes "séquestrées" au total, dont une centaine de journalistes et parmi eux un vidéaste de l'Agence France Presse, Carlos Reyes.
Julio Borges a attribué cette opération à des "colectivos", des groupes de civils pro-gouvernement et, selon l'opposition, armés par l'exécutif. Le président Nicolas Maduro, héritier du président Chavez, au pouvoir de 1999 à 2003, a nié toute implication : "Je condamne absolument ces faits. Je ne vais être complice d'aucune violence", a-t-il déclaré, affirmant avoir ordonné une enquête.
L'évacuation n'a pu avoir lieu qu'après plusieurs tentatives, les manifestants continuant à faire exploser des grenades assourdissantes: "La tension était grande, avec en plus la tombée de la nuit", a témoigné Carlos Reyes. Dans un communiqué, le département d'État américain a dénoncé un "assaut inacceptable", estimant que cette "violence, perpétrée pendant la célébration de l'indépendance du Venezuela, est un assaut contre les principes démocratiques chéris par les hommes et les femmes qui se sont battus pour l'indépendance du Venezuela il y a aujourd'hui 206 ans".
Cet incident est survenu alors que le Venezuela traverse sa pire crise économique et politique depuis des décennies et est secoué par une vague de manifestations qui a fait 91 morts en trois mois. Le président Maduro, qui dénonce des projets visant à le renverser avec le soutien de Washington, a récemment lancé un projet d'assemblée Constituante, dont les membres seront élus le 30 juillet.
Selon le vice-président, changer la Constitution permettra d'"assurer définitivement l'indépendance" du Venezuela. Pour l'opposition, c'est une manoeuvre pour s'accrocher au pouvoir. Même s'il bénéficie du soutien de l'armée, Nicolas Maduro est sous pression, critiqué jusque dans son propre camp par la procureure générale Luisa Ortega, dont la Cour suprême pourrait bientôt prononcer la destitution.
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