Un million et demi d'électeurs de la péninsule ukrainienne de Crimée ont commencé à voter dimanche 16 mars sur leur rattachement à la Russie lors d'un scrutin dénoncé par le monde entiermais soutenu par Moscou et dont le
résultat ne fait aucun doute.
Dans une péninsule majoritairement peuplée de Russes, rattachée en 1954 sur décision de Nikita Khrouchtchev à une Ukraine qui a toujours semblé lointaine à de nombreux habitants, une large majorité va certainement se prononcer en faveur d'une union formelle avec la Fédération de Russie, d'autant plus que les minorités ukrainienne et tatar, qui constituent ensemble 37% de la population, ont appelé au boycottage.
La question posée donne aux électeurs le choix entre "la réunification avec la Russie comme membre de la Fédération de Russie" ou le retour à un statut, datant de 1992 et jamais appliqué, d'autonomie élargie vis à vis de Kiev. Le maintien du statu-quo à l'intérieur de l'Ukraine ne figure pas sur les bulletins, ce qui a poussé le ministre français des Affaires étrangères Laurent Fabius à ironiser sur le choix proposé "entre oui et oui".
Le
gouvernement ukrainien a multiplié les dénonciations, qualifié d'illégal
et d'anti-constitutionnel le scrutin de dimanche mais n'est pas en
mesure de s'y opposer. Les autorités sécessionnistes sont arrivées
au pouvoir à Simféropol après la destitution à Kiev, le 22 février, du président pro-russe Viktor Ianoukovitch et à la faveur d'un coup de
force monté par des civils pro-russes en armes et des milliers de
soldats russes.
Venus de la base maritime de Sébastopol, à la pointe sud de la péninsule, louée par Moscou à la Flotte de la mer Noire puis entrés en Crimée en colonnes blindées depuis le territoire russe, ils assiègent dans les bases militaires et les lieux stratégiques de la péninsule les soldats ukrainiens restés fidèles aux autorités de Kiev.
Le bras de fer entre Moscou et Washington a viré à la pire crise diplomatique entre Russes et Occidentaux depuis la chute de l'URSS en 1991 et pourrait très durablement affecter les relations entre les grandes puissances. Au-delà de l'avenir de la Crimée au sein de l'Ukraine ou de la Russie, la crise a réveillé les séparatismes dans les bastions russophones et industrielles de l'est du pays. Et le déploiement de troupes russes aux frontières au nom d'exercices militaires doublé des discours à Moscou sur la nécessité de "protéger" les communautés russophones éveillent la crainte de nombreux Ukrainiens qui sont persuadés, malgré les dénégations de la diplomatie russe, que l'armée russe va marcher sur Kiev.
Le président de la commission
électorale de Crimée a indiqué qu'il serait en mesure de donner une
estimation du résultat tôt dans la soirée ce dimanche, après la clôture
des bureaux de vote à 20h00 (18h00 GMT) et un résultat définitif dans la
matinée de lundi. La Douma, chambre basse du
parlement russe, anticipant comme tout le monde une large victoire du
"oui" a prévu de voter le 21 mars sur un projet de loi rattachant
officiellement la Crimée à la Russie.
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