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Ukraine : des séparatistes entrent dans un hôpital pour arrêter des soldats ukrainiens blessés
Des séparatistes pro-russes ont investi un hôpital de Donetsk (Est de l'Ukraine) pour faire prisonnier des combattants pro-Kiev blessés la veille dans des combats.
Des troupes ukrainiennes à un check point près de Donetsk, le 15 mai (archives)
Crédit : GENYA SAVILOV / AFP
Des médecins ont tenté de négocier avec les rebelles en expliquant que leur présence n'était pas souhaitable dans un hôpital et que cela mettait mal à l'aise le personnel, les patients et leur famille. "Nous sommes de simples observateurs", a répondu l'un d'eux, tout en déverrouillant la sécurité de sa kalachnikov.
Selon un médecin du service de neurochirurgie, qui n'a pas souhaité donner son nom et s'est exprimé un peu à l'écart du bâtiment, l'hôpital soigne "plusieurs blessés sérieux arrivés après les combats" survenus ce vendredi 23 mai. "Les rebelles sont arrivés vendredi après-midi" et ont investi l'hôpital pour "chercher ces blessés", a affirmé le chirurgien.
Le monde est devenu fou, ici c'est un hôpital et nous travaillons au milieu d'hommes armés.
Un salarié de l'hôpital
Sept combattants ont été tués vendredi dans des affrontements entre prorusses et volontaires d'un bataillon de soutien à l'armée ukrainienne qui se sont déroulés près du village de Karlivka, à une vingtaine de kilomètres au nord-ouest de Donetsk. La principale ville de l'est du pays a jusqu'ici été épargnée mais avec l'attaque de vendredi les combats se sont fortement rapprochés à quelques heures de la présidentielle.
"Nous avons dans ce bâtiment plusieurs blessés, qui ont été opérés pour des blessures à la tête et qui seront bientôt transportables. Ces hommes (les rebelles, ndlr) veulent savoir à quel moment il sera possible de les sortir de l'hôpital car ils ont l'intention de les échanger contre leurs propres blessés", a expliqué le même médecin.
Au pied du bâtiment de quatre étages en brique ocre, le personnel, sorti griller une cigarette, était peu loquace. "Nous ne savons rien", a expliqué l'une des infirmières avant de murmurer "regardez autour de nous, le monde est devenu fou, ici c'est un hôpital et nous travaillons au milieu d'hommes armés. Tout le monde a peur".
