Le cessez-le-feu à Gaza ne tient plus qu'à un fil, alors que la première phase de l'accord de trêve conclu entre Israël et le Hamas a officiellement expiré le 1er mars dernier. Pour tenter d'aplanir les divergences, une nouvelle série de discussions indirectes a débuté, ce mardi, à Doha sous l'égide des médiateurs (Égypte, Qatar et États-Unis).
Ce samedi 15 mars, Israël a accepté de poursuivre ces négociations indirectes avec le Hamas, mais campe sur ses positions. Si Benjamin Netanyahu "a donné instruction à l'équipe de négociateurs de se préparer à la poursuite des discussions", selon un communiqué du bureau du Premier ministre israélien, il a posé ses conditions. Ces discussions auront lieu "sur la base de la réponse des médiateurs à la proposition [de l'émissaire américain Steve] Witkoff sur la libération immédiate de onze otages vivants et de la moitié des otages morts".
Avec cette déclaration, Benjamin Netanyahu écarte donc l'offre du mouvement islamiste palestinien, formulée ce vendredi, de libérer Edan Alexander, un otage israélo-américain, et de rendre les corps de quatre autres en échange de prisonniers palestiniens par Israël.
Pour justifier son refus, le bureau de Benjamin Netanyahu a dénoncé la "manipulation et la guerre psychologique" du mouvement islamiste et Washington, allié d'Israël, a estimé qu'il faisait un "très mauvais pari en pensant que le temps joue en sa faveur".
À Tel-Aviv, plusieurs milliers de personnes se sont rassemblées samedi pour exiger du gouvernement qu'il agisse pour obtenir la libération en une seule fois de tous les otages à Gaza.
Il reste 58 otages retenus à Gaza, dont 34 ont été déclarés morts par l'armée israélienne. Depuis le début de la trêve le 19 janvier, après plus de quinze mois d'une guerre dévastatrice, le Hamas a rendu 33 otages incluant huit morts, et Israël a libéré environ 1.800 détenus palestiniens.
Cette trêve est d'autant plus fragile que les deux camps s'accusent mutuellement d'en violer les termes et que l'armée israélienne mène régulièrement des frappes sur Gaza. Nouvel exemple ce samedi : la ville de Beit Lahia, dans le nord, a été la cible de bombardements. Neuf personnes sont mortes, dont quatre journalistes palestiniens, selon la Défense civile de Gaza. C'est le plus lourd bilan sur un site depuis le 19 janvier.
Il s'agit d'un "horrible massacre" commis contre "un groupe de journalistes et de travailleurs humanitaires, dans une violation flagrante de l'accord de cessez-le-feu", a condamné le Hamas.
L'armée israélienne a, elle, confirmé deux frappes à Beit Lahia, contre "deux terroristes opérant un drone" et contre un véhicule transportant "d'autres terroristes venus récupérer" le drone. Mais selon le syndicat des journalistes palestiniens, un reporter et trois photojournalistes faisaient partie du groupe visé. L'un d'eux était spécialisé dans les prises d'images par drone, a précisé la défense civile.
Ces frappes ont visé un véhicule appartenant à la Fondation Al-Khair pour qui les quatre journalistes "préparaient des reportages et des documentaires" sur les activités de l'association pendant le ramadan, le mois de jeûne musulman, a précisé Tahssine al-Astal, le directeur-adjoint du Syndicat. Deux membres de la Fondation, dont son porte-parole, font également partie des morts identifiés, selon la défense civile.
Le Syndicat a accusé l'armée israélienne de "ciblage systématique" des journalistes, qui constitue "un crime de guerre et une violation flagrante du droit international, notamment de la Convention de Genève [garantissant] la protection des journalistes en période de conflit".
En octobre 2024, Reporters sans frontières (RSF) a fait état de plus de 140 journalistes tués à Gaza par l'armée israélienne depuis le début de son offensive destructrice à Gaza en riposte à l'attaque du 7 octobre.
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