Traversée de la Manche : une fillette de 7 ans décède dans le naufrage de son embarcation

Nouvelle catastrophe dans une tentative de traversée de la Manche. Ce dimanche 3 mars, une fillette de 7 ans, qui se trouvait sur une petite embarcation, s'est noyée à Watten (Nord) dans le canal de l'Aa, qui se jette dans la mer du Nord. 

Le parquet de Dunkerque a annoncé que "plusieurs gardes à vue sont en cours" et une enquête a été ouverte pour "homicide involontaire", "blessures involontaires", "association de malfaiteurs" et "aide à l'entrée et au séjour irrégulier en bande organisée avec mise en danger d'autrui". Elle a été confiée à la brigade de recherches de la gendarmerie de Dunkerque-Hoymille et à l'Office national de lutte contre le trafic illicite de migrants (Oltim). 

Alertés par un promeneur, "gendarmes et pompiers se sont immédiatement transportés sur les lieux". La fillette est décédée "sur place, des suites d'un arrêt cardio-respiratoire, les tentatives de réanimation par les secours" ayant été "vaines", a indiqué le parquet. 

Dix personnes hospitalisées

Selon le parquet, seize personnes, dont dix enfants âgés de 7 à 13 ans, étaient à bord de cette embarcation "vraisemblablement volée", mais qui "n'était pas dimensionnée" pour accueillir autant de personnes, a affirmé la préfecture du Nord, dans un communiqué. 

La petite vedette de pêche-plaisance à coque rigide, d'environ quatre mètres, qui transportait les naufragés, était encore à l'eau dimanche après-midi, retournée, a constaté un journaliste de l'AFP. "Les constatations sous-marines" ont eu lieu, mais "il n'est matériellement pas possible d'extraire le bateau de l'eau aujourd'hui compte tenu des conditions météorologiques et de l'état de la berge", a expliqué le parquet. 

Au total, dix personnes ont été transportées au centre hospitalier de Dunkerque, dont les parents de la petite fille, ainsi que leurs trois autres enfants. Les cinq autres personnes, deux hommes et trois enfants, ont été accueillis dans une salle mise à disposition par la mairie de Watter.

Outre la famille de la jeune fille décédée, "un couple, deux hommes et six jeunes enfants", dont les "jours ne sont pas en danger" étaient également présents sur cette embarcation, explique encore la préfecture.

L'embarcation a chaviré à une trentaine de kilomètres de la côte, "peu de temps après la montée de ces personnes", a-t-elle ajouté, précisant que tous les passagers étaient tombés à l'eau. Ce naufrage si éloigné des côtes pourrait s'expliquer par le fait que les migrants partent aujourd'hui de plus loin dans les terres, afin de contourner la surveillance et cheminer vers les plages à l'abri des regards.

Le septième décès cette année

"Aujourd'hui, les politiques aux frontières ont tué, encore", a écrit sur X l'Auberge des Migrants, une association d'aide aux migrants. "La colère nous empêche d'avoir les mots", a réagi, de son côté, Utopia 56. Ce drame est le troisième ayant entraîné des décès en 2024 lors de tentatives de traversée de la Manche pour rejoindre l'Angleterre.
Depuis le début de l'année, au moins sept personnes sont décédées en tentant de traverser la Manche. Mercredi, déjà, un Turc de 22, tombé de son embarcation au large de Calais pour une raison indéterminée, est décédé. Deux autres personnes sont également portés disparus. Un ressortissant érythréen a été mis en examen et incarcéré, samedi, dans ce dossier.


Dans la nuit du 13 au 14 janvier, ce sont cinq personnes, dont un adolescent syrien de 14 ans qui ont perdu la vie à Wimereux (Pas-de-Calais), alors qu'ils tentaient de rejoindre leur embarcation dans une eau à 9 degrés.

L'année dernière, douze personnes sont mortes dans la traversée, selon la Préfecture maritime de la Manche et de la Mer du Nord.


Un des réseaux de passeurs les "plus importants" organisant ces traversées a été démantelé le 21 février dans une vaste opération internationale. Dix-neuf personnes ont été arrêtées en Allemagne dans ce coup de filet ayant impliqué les autorités françaises, belges et allemandes, coordonné par Europol et Eurojust.

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