Les experst sont formels. Assad a délibérément choisi une "stratégie machiavélique" de ne rien faire pendant qu'émergeaient des groupes d'opposants extrémistes comme al-Nusra et l'Etat islamique en Irak et au Levant (EIIL), quittant le giron de l'opposition modérée au régime, qui doit elle se battre sur deux fronts. C'est pour cette raison que la guerre en Syrie pourrait encore durer 10 ans.
"C'est maintenant clair que la chute d'Assad n'est plus aussi inévitable que beaucoup de spécialistes le croyaient il y a un an", a souligné l'analyste Daveed Gartenstein-Ross.
"Le scénario le plus probable est celui que les renseignements américains prévoient maintenant: que la guerre va continuer encore pendant dix ans, voire davantage", a-t-il ajouté devant la commission des Affaires étrangères du Sénat. Les discussions à Genève pour un accord de paix, initiées par Washington et Moscou, ont échoué fin février. De son côté, Assad a été renforcé non seulement par les armes et l'argent de la Russie et de l'Iran, mais aussi par sa "volonté éhontée" de ne pas intervenir contre les mouvements extrémistes, selon cet expert.
"Le rôle majeur que jouent désormais les djihadistes (au sein de l'opposition) a dissuadé les pays occidentaux de peser davantage", explique M. Gartenstein-Ross, de la Fondation pour la défense de la démocratie.
Le 15 mars marquera le troisième anniversaire du conflit, qui avait démarré par des manifestations contre le régime brutalement réprimées. La guerre a fait depuis 140.000 morts, tandis que 2,5 millions de Syriens ont fui leur pays, et 6,5 millions ont été déplacés à l'intérieur de la Syrie. Pour Gartenstein-Ross, la politique de Washington, qui s'est toujours gardé de livrer des armes lourdes aux rebelles tout en apportant de l'aide humanitaire, est "confuse" et manque d'un vrai "désir de mettre fin" à la guerre.
L'arrivée de soldats étrangers dans le conflit pose
aussi des risques réels, car "la majorité de ces combattants radicalisés
vont revenir chez eux pour combattre (...) avant d'aller en Europe ou
aux États-Unis", prévient Matthew Levitt, du Washington Institute for Near East Policy.
"Alors que la guerre elle-même pourrait être
(...) négociable, le sectarisme ne l'est pas, et va certainement créer
les conditions de l'instabilité pendant de la prochaine décennie", selon
lui.
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