Les rebelles affirment avoir brisé le siège imposé à leurs quartiers d'Alep, samedi 6 août, notamment grâce à l'aide de jihadistes. La deuxième ville de Syrie reste soumise à d'intenses raids du régime et de son allié russe. Justement, les représentants du pouvoir en place affirment, eux, avoir repris plusieurs positions aux insurgés tout près d'Alep. La situation militaire sur le terrain reste donc fluctuante.
Enjeu majeur du conflit, la ville septentrionale d'Alep est divisée depuis 2012 entre quartiers est contrôlés par les rebelles et secteurs ouest aux mains du régime. Les premiers étaient assiégés depuis le 17 juillet par le régime et les seconds quasi encerclés par les insurgés. Selon un photographe de l'Agence France Presse sur place, un camion de légumes, le premier en un mois, a pu entrer dans les quartiers rebelles d'Alep en passant par une zone reprise au régime.
"Les rebelles ont brisé le siège" de leurs quartiers à Alep, a affirmé dans un tweet la coalition de l'opposition syrienne en exil. L'un des principaux groupes islamistes qui participent à l'offensive rebelle, Ahrar al-Cham, a affirmé, également sur Twitter, que l'avancée des rebelles "leur a ouvert la voie vers Alep". Selon Ahrar al-Cham, les rebelles ont pris le quartier gouvernemental de Ramoussa, à la périphérie sud d'Alep, d'où ils ont fait la jonction avec les quartiers rebelles. À l'annonce de "la fin" du siège, des dizaines d'habitants sont descendus dans les rues dans les zones rebelles et ont tiré en l'air en guise de célébration.
L'Observatoire syrien des droits de l'homme (OSDH), a confirmé que les rebelles du quartier de Cheikh Saïd, dans le sud d'Alep, avaient fait leur jonction avec d'autres insurgés dans une partie de Ramoussa. Il a cependant souligné que le reste de ce dernier quartier était toujours aux mains du régime. Selon l'OSDH, les rebelles et les jihadistes ont néanmoins étendu leur contrôle samedi soir et saisi l'école technique de l'Armée de l'Air au sud d'Alep. "Les quartiers ouest d'Alep sont maintenant assiégés. Il n'y a plus de route sûre pour les civils se trouvant dans les quartiers gouvernementaux pour entrer ou sortir de la ville", a indiqué le directeur de l'Observatoire, Rami Abdel Rahman.
Avant d'entrer dans Ramoussa, "l'Armée de la Conquête" - coalition de rebelles et de jihadistes - avait "pris l'académie d'armement où se trouvent d'importantes munitions, et la majeure partie de l'académie d'artillerie", selon l'OSDH. Mais en soirée, une source militaire syrienne, citée par la télévision d'État, a affirmé que les prorégime avaient repris à nouveau l'académie d'artillerie et que "les terroristes avaient abandonné certaines positions à l'académie d'armement".
Signe de la violence des combats, 200 combattants ont péri samedi, ce qui porte à 700 le bilan des morts dans les deux camps depuis le début de la contre-offensive rebelle le 31 juillet pour briser le siège d'Alep, selon l'OSDH. Des milliers de combattants sont engagés dans cette bataille cruciale. Les rebelles sont aidés par le Front Fateh al-Cham (ex-Front al-Nosra ayant renoncé à son rattachement à Al-Qaïda) et le régime par des combattants iraniens et du Hezbollah ainsi que par la Russie. Alors que le régime veut coûte que coûte reprendre le dessus, il a bombardé intensément avec l'allié russe les positions rebelles dans et près d'Alep, selon l'OSDH. Les raids se poursuivaient en soirée.
Autre développement important dans le pays ravagé par la guerre, des combattants arabes et kurdes soutenus par l'Occident ont remporté une victoire contre les jihadistes du groupe État islamique en s'emparant de leur fief de Minbej, à quelque 60 km au nord-est d'Alep, un peu plus de deux mois après avoir lancé leur offensive. Minbej était le principal carrefour d'approvisionnement de l'État islamique, de la frontière turque vers Raqa, sa capitale de facto en Syrie située plus à l'est.
Commentaires
Afin d'assurer la sécurité et la qualité de ce site, nous vous demandons de vous identifier pour laisser vos commentaires.
Cette inscription sera valable sur le site RTL.fr.