L'écrivain britannique Salman Rushdie, six mois après avoir été poignardé aux Etats-Unis, publie son quinzième roman, Victory City (Penguin Random House, non traduit), et a pris la parole publiquement pour la première fois à l'occasion d'un long entretien et d'un portrait dans The New Yorker.
L'intellectuel de 75 ans a notamment confié avoir beaucoup de mal à écrire, souffrant de stress post-traumatique depuis l'attaque sanglante qui a failli lui coûter la vie le 12 août 2022. "J'ai trouvé très, très difficile d'écrire ; je m'assois pour écrire et il ne se passe rien ; j'écris, mais c'est un mélange de vide et d'âneries, des choses que je rédige et que j'efface le lendemain". "Je ne suis pas encore tiré d'affaire", a ajouté celui qui vit depuis 1989 sous la menace de mort d'une fatwa émise par l'Iran.
Ses confidences ont lieu la veille de la sortie de son nouveau livre aux Etats-Unis (le 9 février au Royaume-Uni et en septembre 2023, en France, aux éditions Actes Sud). Ce roman est présenté comme la traduction de l'épopée historique de Pampa Kampana, une jeune orpheline dotée de pouvoirs magiques par une déesse, qui va créer la ville de Bisnaga, littéralement Victory City. L'écrivain ne fera pas la moindre promotion, a déclaré la semaine dernière au journal The Guardian son agent Andrew Wylie, "même si sa guérison progresse".