Serbie : les législatives anticipées ne devraient pas changer le paysage politique

Plus de 6,5 millions de Serbes sont appelés à renouveler le Parlement ce dimanche 16 mars dans des élections anticipées qui semblent favoriser les conservateurs, forts de l'ouverture récente de négociations d'adhésion avec l'Union européenne.

Les interrogations porteront avant tout sur l'écart que le Parti serbe du progrès (SNS), formation pro-européenne du puissant vice-Premier ministre sortant Aleksandar Vucic qui domine la coalition au pouvoir, va creuser avec ses adversaires. Malgré une situation économique particulièrement difficile, le SNS est crédité de 44% des intentions de vote, selon les sondages, soit le double de son résultat lors du scrutin de 2012.

Vers le status quo

Le Parti socialiste (SPS), principal allié du Premier ministre sortant Ivica Dacic, arrive loin derrière en deuxième position avec 13,9% des intentions de vote. La principale force d'opposition, le Parti démocratique (DS), chute à 11% alors qu'il avait obtenu le double lors des législatives de 2012, lorsqu'il a été évincé du pouvoir.

Au total, six coalitions et partis devraient, selon les sondages, se partager les 250 sièges du Parlement. Le leader du SNS, Aleksandar Vucic, 44 ans, a affirmé avoir convoqué des élections anticipées afin d'"obtenir le soutien le plus fort possible pour transformer la Serbie en un État moderne européen".

Jadis au ban des nations, en raison de son rôle dans les conflits qui ont marqué le démantèlement sanglant de l'ex-Yougoslavie, la Serbie a réussi à surmonter cette image.