"La mort au bout des doigts". C'est ainsi que Marvin Recinos a intitulé son article dans lequel il raconte comment il a réussi à photographier des chefs de gangs armés. Cet homme travaille pour l'Agence France Presse, depuis le Salvador.
Dans le making-of de ce reportage photo, il explique avoir été appelé à 5 heures du matin, le 24 avril dernier, pour être informé que plusieurs centaines de criminels, parmi les plus dangereux du pays, étaient transférés de deux prisons situées à l'est et au nord du pays, vers un bâtiment de haute sécurité à Izalco, à une soixantaine de kilomètres à l'ouest de la capitale.
J’appuie à répétition sur le déclencheur, en ignorant les insultes, les grimaces et les regards assassins
Marvin Recinos, photographe AFP au Salvador
Ces déplacements sont voulus par les autorités, dans le but de rompre les contacts entre les chefs de gangs armés et leurs subordonnés à l'extérieur. "Ces mesures sont mises en œuvre dans l’espoir d’enrayer un regain de la violence liée au crime organisé qui, rien qu’au cours des trois premiers mois de 2015, a déjà fait 1.124 morts dans notre pays d’à peine six millions d’habitants", précise Marvin Recinos.
Après neuf heures d'attente devant les portes de la prison d'Izalco, le photographe voit arriver des bus dans lesquels se trouvent près de 300 membres du gang Mara Salvatrucha MS 13. "Je plonge mon appareil à travers les fenêtres de l’autobus et j’appuie à répétition sur le déclencheur, en ignorant les insultes, les grimaces et les regards assassins que me lancent les voyous entassés à l’intérieur, torse-nu et menottés dans le dos", raconte-t-il.
En sort une série de photos où les prisonniers adoptent différentes attitudes. Certains ont le regard menaçant, un autre lance avec ironie un baiser. Malgré la distance que peut symboliser l'objectif de l'appareil, Marvin Recinos reconnaît qu'il se serait "volontiers passé" de ce reportage.
"Être pris pour cible par les yeux durs, provocants des 'pandilleros' est toujours une expérience effrayante (...) Au Salvador, pas un jour ne passe sans qu'on n'effleure la mort du bout de ses doigts. La mort, je la vois dans les yeux de ces 'pandilleros', mais aussi dans ceux des gens ordinaires qui vivent perpétuellement dans la peur", témoigne-t-il.
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