- Accueil
- Actu
- International
- Rébellion en Russie : les mesures de sécurité levées, peut-on déjà parler de retour à la normale ?
3 min de lecture
Rébellion en Russie : les mesures de sécurité levées, peut-on déjà parler de retour à la normale ?
Ce samedi, le régime de Moscou avait mis en place des mesures de sécurité en prévision de l'arrivée des hommes du groupe Wagner.
Une vue sur la rivière Moskova et les tours et cathédrales du Kremlin à Moscou le 29 mars 2018.
Crédit : Mladen ANTONOV / AFP
Je m'abonne à la newsletter « Infos »
Au lendemain de la rébellion du groupe paramilitaire Wagner, et de son leader Evguéni Prigojine, qui avait prévu de marcher jusqu'à Moscou, les mesures de sécurité mises en place par le Kremlin ont été levées. Ce samedi soir déjà, la mairie signalait que les conditions pour une levée de ce régime antiterroriste étaient réunies. Ce dimanche matin, elle a fait savoir que ce régime serait levé "dans les plus brefs délais".
Dans les régions voisines de Tula ou de Lipetsk, dans le sud de Moscou, une situation "normale" a été rétablie. Sur les réseaux sociaux, on peut encore voir des images de blindés en train de quitter la ville de Rostov, dont Evguéni Prigojine avait affirmé avoir pris le contrôle samedi matin. Des images confirmées par les propos des autorités locales, qui confirment que les hommes de Wagner ont bien quitté la ville.
Aussi, toutes les routes qui avaient été fermées pour freiner la marche des hommes de Wagner sur Moscou ont été réouvertes. Les autorités affirment que l'on peut à nouveau circuler normalement.
L'opinion en Russie
L'impression qui prédomine est surtout celle d'un grand soulagement, même si des inquiétudes demeurent, car personne n'avait imaginé qu'Evguéni Prigojine pourrait un jour se lancer dans une telle aventure. La plupart des journaux reviennent sur les événements d'hier, ou plutôt donnent des informations sur la façon dont les choses se sont résolues, en citant toujours le Kremlin.
La presse insiste sur le fait qu'Evguéni Prigojine va s'exiler en Biélorussie, avec l'accord de Vladimir Poutine. Mais également que la relation entre le président russe et son ministre de la Défense semble pérenne, précisant qu'un changement à la tête du ministère n'était pas à l'ordre du jour. Par ailleurs, plusieurs milliers de combattants tchétchènes sont arrivés à Moscou dans le but de défendre la ville en cas de problèmes, et qu'un autre contingent a été envoyé dans la région de Rostov.
Des informations très factuelles qui s'inscrivent dans la ligne des autorités. En effet, en Russie, porter atteinte à la crédibilité de l'armée, ou critiquer ses actions en Ukraine, sont des délits punis de lourdes peines de prison. Des poursuites pénales auxquelles Evguéni Prigojine et ses hommes ont réussi à échapper
La guerre en Ukraine reste la priorité
On peut raisonnablement penser qu'au moment où les forces russes doivent défendre un front de 800 kilomètres, il fallait à tout prix éviter que les hommes de Wagner et de l'armée russe s'entretuent. Une telle issue aurait été catastrophique, tant pour le morale des troupes que pour l'opinion publique. Mais Vladimir Poutine est un homme pragmatique, il sait composer avec son environnement, comme il le fait depuis 20 ans, et cet épisode le prouve. Sa priorité reste la guerre en Ukraine, et il a su composer pour garder le cap.
