Prêtre français libéré au Cameroun : le père Georges remercie ses soutiens

Libéré la veille, le père Georges Vandenbeusch a tenu à remercier les personnes qui l'ont soutenu et les services de l’État français, ce mercredi 1er janvier à l'aéroport militaire de Villacoublay près de Paris, où il a été accueilli peu après 6H30 par le président de la République, François Hollande.

Le père Georges a remercié tous ceux "qui ont prié" pour lui et émis une "pensée pour ceux qui sont encore otages". Il a exprimé sa "grande joie" et adressé "beaucoup, beaucoup de mercis" à "toutes les communautés qui ont prié" pour lui.

Souriant et fraîchement rasé, l'ex-otage, âgé de 42 ans, a pris la parole aux côtés du président de la République et du ministre des Affaires étrangères, Laurent Fabius, qui a voyagé avec lui depuis Yaoundé, au Cameroun. A sa descente du Falcon-900 l'attendaient une dizaine de proches dont ses parents adoptifs et des membres du diocèse de Nanterre auquel il est rattaché.

Une pensée pour les autres otages

Vêtu d'une chemise blanche à col romain sous un costume sombre et chaussé de baskets blanches,  il a confié : "Ces jours m'ont paru terriblement longs". "Mais par rapport à d'autres otages qui sont restés très longtemps et à ceux qui le sont encore, ça me permet de mesurer ce qu'ils vivent ou ce qu'ils ont vécu", a-t-il ajouté. Et d'exprimer "une petite pensée pour ceux qui sont encore otages".

Il a dit avoir reçu de "très beaux témoignages" d'autres anciens otages, dont des messages "sympathiques et touchants" de Francis Collomp, qui s'est évadé mi-novembre dans le nord du Nigeria peu des jours après le rapt du prêtre, et de Tanguy Moulin-Fournier, enlevé en février avec six membres de sa famille dont quatre enfants dans la même région puis libéré deux mois plus tard. Le père Georges a enfin salué les "services" de l’État français qui "travaillent très, très bien" et "ont été aux petits soins" depuis sa libération. "Parfois on râle, on ronchonne un peu mais c'est une grande joie, une satisfaction", a-t-il assuré. 

Le prêtre français avait été enlevé mi-novembre près de son monastère au nord du Cameroun, non loin de la frontière avec le Nigeria, par une quinzaine d'hommes armés du groupe Boko Haram. Il devait être conduit ce mercredi à l'hôpital militaire du Val-de-Grâce à Paris pour des examens médicaux.

François Hollande salue le "courage" du père Georges

François Hollande, de son côté, a salué "le courage, la lucidité et l'abnégation" du père Georges Vandenbeusch. "C'est un jour heureux que de retrouver notre compatriote retenu trop longtemps", a déclaré le chef de l’État dans une déclaration sur le tarmac de l'aéroport, au cours de laquelle il a "remercié" une nouvelle fois le président camerounais Paul Biya "pour toutes les interventions qu'il a pu faire".

Le président a également tenu à appeler les Français à la prudence dans les zones présentant des risques de prise d'otage. Cette année, les Français ont été visés plus que jamais par les ravisseurs, en Afrique et en Syrie. "Nous avons aussi à alerter la population qui peut être dans ces zones où il y a du danger. Cela vaut pour les prêtres ou pour tous ceux qui ont une mission à accomplir et cela vaut aussi pour des ressortissants qui peuvent un moment se déplacer", a déclaré le chef de l’État ajoutant que "tant que nous n'aurons pas libéré tous nos otages, nous devons être extrêmement rigoureux pour que nous ne puissions pas laisser ces ravisseurs en prendre d'autres".

Il y avait quinze otages français dans le monde en février. Après cette nouvelle libération, il en reste six : Serge Lazarevic et Gilberto Rodrigues Leal au Sahel, et quatre journalistes, Didier François, Edouard Elias, Nicolas Hénin et Pierre Torrès, enlevés en juin en Syrie. "Je ferai tout pour les libérer", a assuré mardi soir le président Hollande dans ses vœux du Nouvel An aux Français.

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