C'est quasiment devenue une "tradition" pour une présidentielle américaine. Tous les quatre ans, le mois d'octobre précédant l'élection de novembre donne généralement lieu à un évènement inattendu susceptible de renverser son résultat : révélations, controverse, contexte international... Les Américains appellent cela à l' "October Surprise".
Et cette année, cette "surprise d'octobre" se serait presque faite attendre. Il aura en effet fallu patienter jusqu'au meeting de Donald Trump du 27 octobre au Madison Square Garden de New York, pour en avoir un aperçu. En cause, la plaisanterie de mauvais goût d'un humoriste chargé de chauffer la salle au candidat républicain : "Je ne sais pas si vous êtes au courant, mais il y a littéralement une île flottante d'ordures au milieu de l'océan. Je crois qu'elle s'appelle Porto Rico".
Ses propos racistes tenus par Tony Hinchcliffe ne cessent depuis d'éclabousser la campagne de l'ancien président. Au point que le milliardaire new yorkais a lui-même tenté d'éteindre la polémique mardi 29 octobre lors d'une conférence de presse improvisée depuis sa résidence de Mar-a-Lago. Donald Trump préfère lui parler du meeting de New York comme d'une "fête de l'amour". "Personne n'avait jamais vu une chose comparable à ce qui s'est produit lors de cette soirée au Madison Square Garden", a-t-il déclaré. "C'était comme une fête de l'amour, une absolue fête de l'amour".
Pas sûr que cela suffise à calmer la colère de l'électorat portoricain, décisif dans cette élection à couteaux tirés qui oppose Donald Trump à la démocrate Kamala Harris. Rien qu'en Pennsylvanie, l'un des États clés cette année, les ressortissants de ce territoire insulaire américain représentent un demi-million de votants. Nombreux sont ceux qui se sentent offensés par cette blague raciste et pourraient donc choisir Harris en représailles. De quoi faire basculer le scrutin du 5 novembre ? Personne ne peut le prédire, même si l'histoire électorale américaine regorge de précédents.
Fin octobre 2016, par exemple, la campagne d'Hillary Clinton face à Donald Trump avait subi de plein fouet ce type de rebondissement tardif. À seulement 11 jours du scrutin, James Comey, alors directeur du FBI, annonçait la réouverture de l’enquête sur l’utilisation d’un serveur email privé par la favorite démocrate, lorsqu’elle était secrétaire d’État.
Ce scandale des "courriels" remonte à mars 2015, mais ressurgit dans la dernière ligne droite. Les répercussions sont immédiates. L’annonce de Comey fait la une de la presse et offre une matière inespérée à Donald Trump, qui remportera finalement l'élection à la surprise générale.
Un autre cas de figure notable d' "October surprise" a lieu lors de la présidentielle de 1980. À l'époque, le président sortant Jimmy Carter affronte le républicain Ronald Reagan dans un climat extrêmement tendu : celui de la crise des otages en Iran. En novembre 1979, 52 diplomates et citoyens américains sont pris en otages à l’ambassade des États-Unis à Téhéran.
Carter, engagé dans des négociations complexes pour obtenir leur libération, voit sa présidence minée par cette crise prolongée. Reagan en fait même un thème de campagne. Un mois avant l'élection, l’espoir grandit que les otages puissent être libérés avant l’élection du 4 novembre. En vain. La crise des otages coûtera sa réélection à Carter. Et ironie du sort, les 52 Américains séquestrés à Téhéran seront finalement libérés le 20 janvier 1981, le jour même de l'investiture de Ronald Reagan.
Bienvenue sur RTL
Ne manquez rien de l'actualité en activant les notifications sur votre navigateur
Cliquez sur “Autoriser” pour poursuivre votre navigation en recevant des notifications. Vous recevrez ponctuellement sous forme de notifciation des actualités RTL. Pour vous désabonner, modifier vos préférences, rendez-vous à tout moment dans le centre de notification de votre équipement.
Bienvenue sur RTL
Rejoignez la communauté RTL, RTL2 et Fun Radio pour profiter du meilleur de la radio
Je crée mon compte