Les quatre journalistes français qui étaient retenus en Syrie seront de retour en France dimanche matin où ils retrouveront enfin leurs familles. Jean-Louis Normandin, otage au Liban dans les fin des années 80 se rappelle du "choc d'émotion" qu'il a eu quand il a retrouvé ses proches.
Après 628 jours de détention - entre mars 1986 et novembre 1987 - Jean-Louis Normandin a connu un retour difficile en France. Il le sait "un grand chemin" attend les quatre otages en Syrie avant de retrouver une vie "normale."
"A son retour, on n'est pas préparé à une telle intensité d'émotion", se rappelle-t-il. "Le choc est très violent. On ne passe pas de la ville à la campagne". "Je me souviens à mon retour, quand l'avion s'est posé à Orly... C'est un moment très dur", a déclaré l'ancien journaliste d'Antenne 2.
"L'image de l'humanité s'est dégradée considérablement" au yeux des otages, explique Jean-Louis Normandin. "Retrouver le chemin vers l'autre c'est très difficile, ça prend du temps."
L'image de l'humanité s'est dégradée considérablement pour un otage.
Jean-louis Normandin
Durant la captivité, "on est hors de la vie, hors de tout. Le quotidien de l'otage, c'est de spéculer sur sa liberté, ou sa possible mort. Il faut lever la main pour aller uriner, quémander un verre d'eau ...".
Passé le "premier choc" de la libération pour les quatre otages, "c'est un grand chemin qui les attend. Il faut accepter sa fragilité, mettre du sens sur tout ce qui s'est passé".
"Il est difficile de raconter là d'où on vient", ajoute-t-il, recommandant aux quatre hommes de "recréer des liens", "tisser un lien social". La libération "c'était plus que marcher sur l'eau, j'étais branché sur une pile électrique, c'était vraiment incroyable", se souvient de son côté sur France Info Hervé Ghesquière, ancien otage en Afghanistan de décembre 2009 à juin 2011.
"Ce sont des moments absolument indélébiles, je me souviens de tout, seconde par seconde, à partir du moment où j'ai appris que j'allais être libéré, c'est à dire à peu près une douzaine d'heures avant la libération", ajoute-t-il. "Ce sont des moments aussi merveilleux que ceux d'avant, quand on était prisonnier, sont des moments absolument terribles, et qui marquent les ex-otages au fer rouge toute leur vie".
Mais lui aussi reconnaît que le retour à la vie normale "prend beaucoup de temps". "Ça fait quasiment trois ans que j'ai été libéré, je commence là juste (...) à aller beaucoup mieux".
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