Oeuvres volées par les nazis : l'orchestre de Vienne restitue un tableau aux descendants du propriétaire

Les descendants du Français Marcel Koch vont retrouver un tableau de grande valeur volé par les nazis et offert à l'orchestre philharmonique de Vienne, qui a annoncé sa restitution. Le prestigieux orchestre a envoyé jeudi une lettre aux héritiers de Marcel Koch, pour les en informer, a indiqué samedi 12 avril un de ses porte-parole.

Datant de 1883, la toile du peintre impressionniste Paul Signac, intitulée Port-en-Bessin, avait été confisquée par les nazis en 1940 dans le Jura et donnée en cadeau à l'orchestre, en tournée dans cette région, a indiqué l'orchestre dans un communiqué.

Deux décennies de recherche des héritiers

Après deux décennies de recherche, une historienne d'art, Sophie Lillie, missionnée par l'orchestre, a finalement réussi à identifier la provenance de cette peinture. "Nous sommes très heureux, que, grâce aux efforts de Sophie Lillie, nous ayons retrouvé les héritiers du propriétaire de ce tableau" a déclaré le directeur de l'orchestre, Clemens Hellsberg, dans un communiqué.

"La restitution de cette peinture nous tenait particulièrement à cœur. Nous nous efforçons depuis nombre d'années de faire face au passé de la philharmonie de Vienne et nous voulons assumer notre responsabilité et réparer l'injustice commise dans le passé", a-t-il précisé.

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Les héritiers de Marcel Koch prendront possession de la toile lors d'une cérémonie dont la date est encore incertaine.

L'Autriche face à son passé

Jusqu'en 1995 l'Autriche, qui se considérait uniquement comme victime du nazisme en raison de l'annexion ("Anschluss") au IIIe Reich en 1938, n'avait pas décidé, contrairement à l'Allemagne, d'indemnisations aux victimes des exactions ou des spoliations commises par les nazis.

Un Fonds national autrichien a été créé en 1995, et depuis 2000, un "fonds de réconciliation" et un "fonds général d'indemnisation" ont été institués en Autriche pour indemniser d'une part les travailleurs forcés, d'autre part les juifs victimes de spoliations.

L'année dernière, une famille juive a demandé la restitution d'un tableau de Gustav Klimt, Frise Beethoven, l'une des œuvres les plus célèbres de la Sécession viennoise, arguant que l'Etat l'avait contrainte de le vendre après la guerre. Il s'agit de la demande la plus importante depuis l'affaire du célèbre portrait d'Adèle Bloch-Bauer, œuvre de Gustav Klimt également, restituée en 2006 aux héritiers de ses précédents propriétaires.