L'affaire des agressions sexuelles présumées de plusieurs enfants par des militaires
français en Centrafrique connaît un nouveau rebondissement. Alors qu'aucun des
membres de l'opération Sangaris mis en cause dans ce dossier n'a été mis en
examen, faute de preuves, un témoignage jette le trouble sur la véracité des
faits. Selon une information de RTL, un homme qui se présente comme le père
d'une des victimes assure que son fils aurait inventé toute l'histoire pour se
venger.
Les avocats des parties civiles émettent beaucoup de réserves après l'ajout de
ce témoignage au dossier. "Les enquêteurs n’ont pas pu vérifier qu’il était bien
le père de cette victime et on peut craindre une forme de manipulation. Nous
avons demandé un certain nombre d’investigations auprès des magistrats il y a un
plus d’un mois, ces magistrats qui gardent totalement le silence sur ces
investigations", a regretté Me Marie Grimault, avocate des parties civiles,
interrogée par RTL.
"De manière très étonnante, ils acceptent de verser au dossier un témoignage
qui remet complètement en doute la parole d’un enfant. Le fait de verser ce
témoignage au dossier signe la volonté de ces magistrats de prononcer quoi qu’il
se passe un non-lieu dans ce dossier", a ajouté Me Marie Grimault. Les
associations "Enfance et partage" et "Innocence en danger" avaient déjà dénoncé une enquête "lacunaire et partiale".
Le déclenchement de cette affaire remonte à 2014, mais elle n'a été révélée
qu'en 2015 par l'ONU,entraînant l'ouverture d'une enquête diligentée par le parquet de Paris. En 2014, des soldats français de l'opération Sangaris auraient
forcé des jeunes filles à avoir des rapports sexuels avec des animaux en échange
d'argent. 108 victimes présumées ont été interrogées par des responsables. Il
s'agissait "en grande majorité" de mineurs, selon Stéphane Dujarric,
porte-parole de l'ONU. Les allégations visaient aussi les contingents burundais
et gabonais de la mission des Nations unies.
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