Une enquête "lacunaire et partiale", c'est ainsi que les avocats des associations "Enfance et partage" et "Innocence en danger" qualifient les investigations menées sur les soldats français accusés de viols sur mineurs en Centrafrique, entre 2013 et 2014. Selon les informations de 20minutes, ils réclament dans un dossier de 68 pages adressé aux juges d'instruction de nouvelles auditions, confrontations et expertises, afin de permettre "la manifestation de la vérité".
Depuis mai 2015, trois juges d'instruction enquêtent sur des accusations de viols commis dans le camps de déplacés de M'Poko, situé tout près de l'aéroport de Bangui, et visant au départ 14 militaires français engagés dans l'opération Sangaris. Mais après des mois d'investigations, les magistrats avaient indiqué fin décembre 2016 qu'ils s'orientaient vers un non-lieu, faute de preuves nécessaires à la mise en examen des soldats.
Pourtant, selon Rodolphe Costantino et Marie Grimaud, les avocats des deux associations qui se sont constituées parties civiles, l'enquête aurait été menée avec "complaisance" et "partialité" par la gendarmerie prévôtale, seule instance pouvant enquêter sur les militaires en opération extérieure. Ils demandent notamment une nouvelle confrontation entre cinq soldats mis en cause.
En effet, les écoutes téléphoniques réalisées lors de l'enquête auraient montré leur "concertation évidente" pour que chacun raconte la même version de l'histoire lors de leur audition. Selon un document consulté par la rédaction du journal, l'un des militaires aurait dit à l'un de ses collègues impliqué : "Il faut que tu appelles le chef et tu lui expliques bien ta version. Comme ça, il dit pas un autre truc et toi tu dis un autre truc".
Autre demande formulée par les associations, de nouvelles auditions en tout cas pour 11 soldats, notamment celui surnommé "Batman", le seul placé en garde à vue au cours de l'enquête. À l'époque, six vidéos à caractère pédopornographique avaient été découvertes dans son téléphone portable mais aucun poursuite n'avait été engagée contre lui, car "l'intéressé ne [correspondait] pas aux profils habituels des pédophiles", rapporte 20minutes.
Mais ce que souhaitent avant tout les parties civiles, c'est que soit dressée la liste de tous les soldats ayant été envoyés dans le camp de M'Poko et leurs signes particuliers (tatouages, piercings, particularités dermatologiques...). De sorte à ce que l'identification des militaires soit facilitée pour les 15 mineurs ayant dénoncé des viols ou des attouchements en échange d'argent ou de nourriture.
Bienvenue sur RTL
Ne manquez rien de l'actualité en activant les notifications sur votre navigateur
Cliquez sur “Autoriser” pour poursuivre votre navigation en recevant des notifications. Vous recevrez ponctuellement sous forme de notifciation des actualités RTL. Pour vous désabonner, modifier vos préférences, rendez-vous à tout moment dans le centre de notification de votre équipement.
Bienvenue sur RTL
Rejoignez la communauté RTL, RTL2 et Fun Radio pour profiter du meilleur de la radio
Je crée mon compte