L'Union européenne devrait "contribuer davantage" à l'effort militaire de la coalition contre l'état islamique en Irak, a estimé ce dimanche 28 septembre 2014 Elisabeth Guigou, présidente de la commission des Affaires étrangères de l'Assemblée.
"Il faudrait que l'Union européenne contribue d'avantage", a-t-elle déclaré à TV5 Monde, RFI et Le Monde. "Je ne veux pas minorer la participation de l'Union européenne. Quinze pays participent militairement". Mais "on a un grave problème d'insuffisance des budgets militaires, d'insuffisance de coopération. (...) Il faudrait mutualiser les capacités militaires parce qu'on ne va pas pouvoir continuer à augmenter les budgets", a-t-elle poursuivi.
Bien que nous fassions des économies (...) il est vraisemblable que ces crédits seront dépassés.
Elisabeth Guigou
En France, "450 millions d'euros ont été réservés dans le budget 2014 pour les opérations extérieures. A l'évidence, bien que nous fassions des économies - retrait d'Afghanistan, retrait du Kosovo, nous avons reconfiguré la position de nos forces en Afrique - il est vraisemblable que ces crédits seront dépassés", a-telle par ailleurs relevé.
S'agissant de la Syrie, où les Etats-Unis ont bombardé des positions de Daesh alors que la France a limité son champ d'intervention à l'Irak, "il faut qu'il y ait un partage des tâches", a-t-elle estimé. Mais "il n'y a pas d'obstacle juridique puisque l'analyse est qu'il y a une agression du territoire irakien venant de la Syrie et que comme la Syrie ne contrôle pas cette partie du territoire, elle ne peut pas s'y opposer", a-t-elle déclaré.
Le gouvernement souhaitait inviter l'Iran à la conférence de la coalition internationale.
Elisabeth Guigou
Elisabeth Guigou a par ailleurs dit souhaiter que l'occident puisse "arriver à normaliser les relations avec l'Iran". "La France est assez ouverte puisque le gouvernement souhaitait inviter l'Iran à la conférence de la coalition internationale. Ce sont d'autres pays de la région qui n'ont pas accepté". Mais "il y a un obstacle de taille que nous n'arrivons pas à résoudre : le nucléaire".