Le président turc Recep Tayyip Erdogan a jugé mercredi "mauvaise" la décision des Etats-Unis de larguer des armes et des munitions aux combattants kurdes pour affronter les jihadistes qui assiègent la ville syrienne kurde de Kobané.
"Il est aujourd'hui clair que (cette décision) était mauvaise", a estimé M. Erdogan, expliquant que ces armes étaient tombées entre les mains du principal parti kurde de Syrie, le Parti de l'union démocratique (PYD), considéré par Ankara comme une organisation terroriste, et du groupe Etat islamique (EI).
"Toute aide fournie au PYD va bénéficier au PKK (les rebelles du Parti des travailleurs du Kurdistan). Et nous, la Turquie, nous devons nous battre contre ça", a-t-il poursuivi devant la presse, avant de s'envoler pour une visite officielle en Lettonie.
Nous voyons aujourd'hui clairement à qui cette aide a bénéficié.
Recep Tayyip Erdogan
Après avoir multiplié les frappes aériennes contre les positions des jihadistes qui font le siège de Kobané, les Américains ont procédé tôt lundi à un premier largage aérien d'armes, de munitions et de matériel médical aux forces des Unités de protection du peuple (YPG), la branche armée du PYD à la pointe du combat contre l'EI.
"Nous voyons aujourd'hui clairement à qui cette aide a bénéficié. Il ne faut pas mener ce type d'opération uniquement pour les apparences, il y a des moyens beaucoup plus raisonnables et efficaces de le faire", a insisté M. Erdogan.
"Je ne comprends pas pourquoi Kobané est d'une importance si stratégique aux yeux des Américains, il n'y a plus aucun civil" dans la ville, a-t-il poursuivi.
Dimanche, le chef de l'Etat turc avait déjà catégoriquement refusé d'aider le PYD, qualifiant le PYD "d'organisation terroriste", au même titre que le PKK qui mène depuis 1984 une guérilla contre le gouvernement d'Ankara.
La Turquie a jusque-là refusé d'intervenir militairement pour venir en aide aux défenseurs de Kobané, craignant qu'une telle opération ne profite au régime du président syrien Bachar al-Assad, sa bête noire, et ne renforce les Kurdes.
Sous la pression des Etats-Unis, elle a toutefois annoncé lundi qu'elle était prête à laisser passer par son territoire d'éventuels renforts de combattants kurdes irakiens, les "peshmergas" à destination de Kobané (Aïn al-Arab en langue arabe).
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