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Un véhicule blindé de transport de troupes de la Force intérimaire des Nations Unies au Liban (FINUL) patrouille le long d'une route entre les villes de Marjayoun et Khiyam, au sud du Liban, face à la ville israélienne de Metula, le 11 novembre 2021
Crédit : Mahmoud ZAYYAT / AFP
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Ce jeudi 10 octobre, l'Italie a accusé Israël de possibles "crimes de guerre" après
que la force de l'ONU déployée entre le Liban et Israël a dénoncé des
tirs israéliens "répétés" sur ses positions, dont un qui a blessé deux
Casques bleus.
L'armée israélienne a assuré avoir demandé aux soldats de l'ONU de
rester "dans des espaces protégés" avant de tirer "à côté" de leur base,
mais Washington, Paris, Rome, Madrid, Dublin ou Jakarta ont protesté,
ainsi que le Conseil de sécurité de l'ONU réuni jeudi à New York.
La Force intérimaire des Nations unies au Liban (Finul), dont 10.000
soldats sont déployés dans le sud du pays, appelle à l'arrêt des
hostilités depuis que les tirs transfrontaliers depuis un an entre Israël et le groupe armé chiite libanais Hezbollah ont tourné à la guerre ouverte.
Jeudi, la Finul a annoncé que "deux Casques bleus ont été blessés
après qu'un char Merkava de l'armée israélienne a tiré sur une tour
d'observation du QG de la Finul" à Naqoura, "la touchant directement et
provoquant la chute" des deux hommes.
De nationalité indonésienne, ils sont "encore à l'hôpital" mais "leurs blessures ne sont pas graves".
Aussitôt, l'Italie, premier pays occidental contributeur de la Finul
en termes d'effectifs, avec près de 900 militaires mobilisés, a dénoncé
des actes "intolérables" et convoqué l'ambassadeur d'Israël pour une
"ferme protestation".
Le ministre italien de la Défense Guido Crosetto a estimé que ces
tirs israéliens contre la Finul "pourraient constituer des crimes de
guerre et représentent certainement de très graves violations des normes
du droit international humanitaire".
Madrid a dénoncé une "violation grave du droit international", réclamant que soit "garantie" la sécurité des Casques bleus. Les États-Unis se sont dits "très préoccupés", sommant leur allié de
"ne pas menacer la sécurité des forces de maintien de la paix de l'ONU". La France a "condamné toute atteinte à la sécurité de la Finul". Paris avait demandé, avant l'incident, une nouvelle réunion du Conseil de sécurité de l'ONU consacrée au Liban.
Ses 15 membres, en présence d'Israël, du Liban et de l'Iran en séance, ont protesté et le chef des Casques bleus, le diplomate français Jean-Pierre Lacroix, a prévenu que "la sécurité et la sûreté des soldats de maintien de la paix étaient de plus en plus en péril".
L'ambassadeur indonésien à l'ONU, Hari Prabowo, a vu dans cet
incident "la démonstration claire qu'Israël se place au-dessus du droit international, de l'impunité et de nos valeurs communes de paix".
La France a aussi annoncé sa décision prise avec l'Italie d'une
rencontre la semaine prochaine avec l'Espagne et Irlande, contributrices
à la Finul. Le Premier ministre irlandais Simon Harris, dont le pays compte
environ 370 hommes dans la Force, a fustigé sur X "un acte
irresponsable".
"Les soldats israéliens ont également tiré sur une position de l'ONU à
Ras al-Naqoura, touchant l'entrée du bunker où des Casques bleus
avaient trouvé abri et endommageant des véhicules et des systèmes de
communication", a encore dit la Finul.
Mercredi, "des soldats israéliens avaient délibérément tiré sur les
caméras de la position, les mettant hors d'usage et tiré délibérément
sur une position où des réunions tripartites se tenaient régulièrement
avant que ce conflit n'éclate", selon la même source.
Jeudi, le Hezbollah a affirmé avoir "détruit un char israélien qui
avançait" vers Ras al-Naqoura et assuré avoir "visé des troupes
israéliennes qui tentaient d'évacuer des soldats blessés de Ras
al-Naqoura avec des salves de roquettes".
La formation armée pro-iranienne a ajouté avoir tiré des roquettes
sur des soldats israéliens qui avançaient en direction de la localité
frontalière libanaise de Maïs al-Jabal.
Dimanche, la Finul avait dénoncé des opérations de l'armée
israélienne près d'une de ses positions, les jugeant "extrêmement
dangereuses". Elle avait annoncé le 5 octobre "maintenir ses positions", malgré une demande de l'armée israélienne d'en "déplacer certaines".
Le mouvement islamiste libanais a affirmé avoir appelé ses combattants à ne pas mettre en danger les Casques bleus.
La Finul appelle depuis le début de l'escalade les deux belligérants à appliquer la résolution 1701 du Conseil de sécurité. Ce texte, qui avait acté la fin de la guerre de 2006 entre Israël et
le Hezbollah, stipule que seules les forces de maintien de la paix de
l'ONU et l'armée libanaise peuvent être déployées dans le sud du Liban.
Mais le Hezbollah a maintenu une présence dans cette région et Israël
a lancé le 30 septembre des opérations terrestres contre le mouvement
pro-iranien.
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