Journalistes tués au Mali : une information judiciaire a été ouverte

Des juges d'instruction vont enquêter sur l'assassinat de Ghislaine Dupont et Claude Verlon, les deux journalistes de RFI tués au Mali fin 2013. Une information judiciaire contre X pour "enlèvement et séquestration en bande organisée en relation avec une entreprise terroriste", "assassinats en bande organisée en relation avec une entreprise terroriste" et "association de malfaiteurs en vue de préparer des crimes terroristes d'atteintes aux personnes"a été ouverte par le parquet de Paris. 

Dans un communiqué publié en mars, la famille et les proches de Ghislaine Dupont avaient demandé à être informés de toutes les informations recueillies dans l'enquête préliminaire. Ils se sont interrogés sur les raisons pour lesquelles un juge d'instruction n'avait toujours pas été désigné pour enquêter.

Demande de levée d'immunisté de fonctionnaires de la Minusma

Le parquet de Paris a alors indiqué qu'une demande d'entraide internationale était en cours, visant l'audition, après levée d'immunité, de fonctionnaires internationaux de la Minusma basés au Mali. Le procureur de la République de Paris, François Molins, s'est rendu les 26 et 27 février au siège des Nations unies à New York pour évoquer cette demande.

Lors d'un point de presse en novembre à Paris, François Molins avait indiqué que l'homme soupçonné d'avoir planifié l'enlèvement des deux journalistes, un certain Bayes Ag Bakabo, était un Touareg lié à Aqmi et un trafiquant de stupéfiants. Il a évoqué "des soupçons très précis" pesant sur ce Touareg déjà pointé du doigt au Mali.

Aqmi avait revendiqué leur assassinat

Le 2 novembre 2013, Ghislaine Dupont, 57 ans, et Claude Verlon, 55 ans, journaliste et technicien aguerris à RFI, avaient été enlevés par des hommes armés à Kidal, dans le nord du Mali, devant le domicile d'un représentant touareg qu'ils venaient d'interviewer.

Leurs corps avaient été retrouvés moins de deux heures plus tard par une patrouille française, à une douzaine de kilomètres à l'est de Kidal. Al-Qaïda au Maghreb islamique (Aqmi) avait revendiqué leur assassinat le 6 novembre dans un communiqué publié par l'agence de presse mauritanienne en ligne Sahara Medias.